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UNE GRANDE MURALE AU CENTRE-VILLE DE GRANBY

ISABEL AUTHIER isabel.authier@lavoixdelest.ca

L’art mural s’invite désormais au centre-ville de Granby. Cette semaine, l’artiste granbyenne Zoé Boivin a complété la transformation de l’un des murs extérieurs du centre culturel France-Arbour en une grande fresque originale. Ouste la brique beige et place à la couleur!

Lundi, elle s’affairait à mettre la dernière touche à son oeuvre abstraite déployée sur près de 38 pieds de hauteur sur 26 pieds de largeur. Celle-ci recouvre tout le côté avant gauche de l’édifice, à quelques pas de la ruelle jouxtant le bureau de poste de la rue Principale.

La jeune peintre, dont la réputation de muraliste est déjà bien établie, a été contactée directement par Vie culturelle et communautaire (VCC) de Granby il y a plusieurs mois. On lui a alors proposé de créer cette oeuvre dans la foulée du 25e anniversaire du symposium Couleurs urbaines. Sa réponse n’a pas tardé.

« Ils ont pensé à moi et tout de suite, ça a résonné et j’ai embarqué ! », raconte celle qui a déjà signé une murale au Portugal et d’autres à Montréal. Localement, on peut voir son travail à l’école SainteFamille et à la Maison Boire. Elle planche également sur un futur projet de murale intérieure dans une école de Farnham.

Pour cette fresque, Zoé a eu carte blanche. Sur une aussi grande surface, pas question d’improviser toutefois; il lui a d’abord fallu l’imaginer en plus petit. Lorsqu’on lui demande de la décrire, elle peine à mettre des mots, car chez elle, tout est une question d’instinct.

« Ce sont des vibrations, des émotions que je vis dans la période où je la peins. Et j’étais dans une période de retour dans la région, après avoir vécu à Montréal durant dix ans. Pour moi, c’était un retour à la nature, au calme, à ce qui me faisait du bien. Cette oeuvre illustrait aussi le changement que je vivais, le goût de faire confiance à la vie et de me laisser porter, explique-t-elle. Quand je peins, je mets de la musique, je laisse mes mains aller, c’est comme une danse. »

Pas la moindre ligne droite ici, seulement des cercles, des courbes et de grands traits sinueux. Zoé l’a intitulée Le souffle des vagues.

TRANSPOSÉE

La toile d’inspiration de 24 pouces sur 36 pouces qu’elle a peinte a été transposée sur l’immense mur grâce à un projecteur à grand angle très spécialisé. Deux nuits ont été nécessaires pour lui permettre de tracer les lignes de sa future murale, avant de noter, à l’aide d’un code chiffré, les couleurs qu’elle allait apposer là, là et là.

« C’était comme une peinture à numéros, mais géante ! » lance-t-elle.

Heureusement, elle a pu compter sur une dizaine d’aides-bénévoles pour lui donner un coup de main tout au long de ce défi technique.

Parlons-en de ces couleurs. Les teintes sont vibrantes, joyeuses, mais naturellement pastel et délavées, car elle ne peut s’empêcher « de désaturer ses couleurs ».

UN MOIS DE TRAVAIL

Depuis le 26 juin, date où le chantier s’est amorcé, Zoé et ses assistants ont été là quotidiennement ou presque. Ni la chaleur ni la pluie n’ont eu raison de leur enthousiasme. À la moindre éclaircie, le travail reprenait. Grâce à la peinture au latex, les pigments ont tenu le coup jusqu’au séchage. Et à peine quelques retouches ont été nécessaires en cours de route.

Durant le symposium Couleurs urbaines, qui se tient cette fin de semaine, Zoé Boivin sera présente au pied de sa murale pour raconter son processus artistique et répondre aux questions du public. Mais déjà, l’attitude des gens face à son oeuvre la ravit.

« C’est tellement frais que je ne réalise pas encore l’ampleur de ce qu’on a fait. Mais je suis honorée que la Ville ait pensé à moi. Ce qui me touche le plus, c’est la réaction des passants. Certains me disent que les couleurs les apaisent, d’autres me remercient d’ajouter de la vie à la bâtisse. »

ARTS VISUELS

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