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APRÈS LA PASSION...

GENEVIÈVE BOUCHARD gbouchard@lesoleil.com Présenté cette semaine au Festival du film de Toronto, Simple comme Sylvain fait escale au FCVQ ce samedi, avant sa sortie québécoise le 22 septembre.

Avec un film qui pose de grandes questions sur le désir et la passion, Monia Chokri a reçu toute une dose d’amour depuis la première mondiale de ce troisième long métrage au Festival de Cannes. À quelques jours de la sortie sur nos écrans de Simple comme Syl

vain, la cinéaste se dit maintenant fébrile de voir comment les cinéphiles d’ici vont accueillir cette histoire trempée dans des rapports amoureux plus complexes que ne l’annonce le titre.

« J’ai été très touchée par la réception. Après, le film s’est promené un peu, surtout en France. J’ai pu l’accompagner dans certains festivals et observer les réactions. C’est comme si ça avait été une répétition pour moi pour le Québec. Mais là, j’ai très hâte qu’il sorte ici ! » lance la scénariste et réalisatrice en entrevue téléphonique.

Présenté en primeur québécoise ce samedi au Festival de cinéma de la ville de Québec ( FCVQ), Simple comme Sylvain nous amène au coeur d’une relation aussi torride que fulgurante entre une intellectuelle rangée et l’entrepreneur embauché pour rénover son chalet.

Magalie Lépine- Blondeau incarne cette femme qui se contentait d’une vie de couple plus que tranquille et d’une sexualité éteinte. Elle va chavirer à la rencontre du viril Sylvain, campé par Pierre-Yves Cardinal, avec qui elle n’a pas grand-chose en commun à part une attirance physique magnétique.

L’attrait survivra-t-il aux frissons des débuts ?

« Je ne sais pas si c’est une grande histoire d’amour… Mais dans tous les cas, c’est une grande histoire de passion. C’est certain que le film pose de grandes questions sur l’amour. Est- ce qu’il peut perdurer au-delà de la passion et du désir ? Est-ce que le couple est en adéquation avec le sentiment amoureux ? » détaille Monia Chokri, jugeant le sujet universel et « majeur dans notre existence » , ou du moins dans la sienne.

« Ce n’est pas un film d’amour tranché ou romantique comme on les voit, ajoute-t-elle. J’avais envie d’être un peu décalée par rapport à ce qu’on voyait au cinéma au sujet de l’amour. »

On évoque au fil de la discussion des mouvements de caméra bien marqués, des zooms presque voyeurs qui nous font entrer dans l’intimité des personnages.

« Quand j’ai commencé à réfléchir au film, je l’imaginais un peu comme un documentaire animalier. Je le voyais comme un documentaire sur les animaux en rut », décrit Monia Chokri.

« Le zoom, ça ajoute beaucoup de grain à l’image, observe- telle. Je trouvais que ça donnait une texture vraiment sensuelle au film. »

« LE FANTASME DU BÛCHERON »

Dévoilé en grande première dans la section Un certain regard du Festival de Cannes, Simple comme Sylvain a été récompensé à Cabourg et s’est aussi fait remarquer à La Rochelle et à Angoulême.

Un accueil qui augure bien pour la sortie en salle, même si Monia Chokri ne veut présumer de rien.

« C’est difficile à dire parce que le film n’a pas eu encore de public québécois. Mais s’il a été bien reçu à l’étranger, j’aurais du mal à concevoir qu’il y ait un rejet ici.

Mais on ne sait jamais ! » laisse-telle tomber.

La cinéaste évoque une sensibilité peut-être un peu différente dans l’Hexagone par rapport aux relations hommes-femmes.

« En France, ils sont un peu derrière nous sur les rapports d’équité. J’ai l’impression que les femmes se sont senties un peu libérées par le film sur certains aspects, dont celui du désir, dans l’idée de célébrer leurs propres désirs », note Monia Chokri.

« En même temps, ils étaient beaucoup dans le fantasme, reprend- elle. J ’ ai entendu beaucoup parler du fantasme du bûcheron par rapport à Pierre-Yves ! »

Dans Simple comme Sylvain, c’est le personnage de Magalie Lépine-Blondeau qui chamboule tout son quotidien pour vivre sa passion pour un homme. Mais pour Monia Chokri, la question de la masculinité demeurait importante.

« Il y a tout ce rapport qu’on trouve en filigrane, évoque- telle. Évidemment, ça passe dans le prisme d’une femme, mais ça faisait aussi partie du travail d’explorer la masculinité. »

CINÉMA

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2023-09-16T07:00:00.0000000Z

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