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L’univers octogonal de Jonathan Ramsay

JÉRÔME GAUDREAU jerome.gaudreau@latribune.qc.ca

SHERBROOKE — Jonathan Ramsay n’était pas fait pour jouer au hockey. Pas parce qu’il n’était pas bon. Il jouait d’ailleurs dans le deux lettres. Mais bien parce que les bagarres sont interdites. Son meilleur ami est devenu le marqueur entre les deux bancs de punition. Les arts martiaux mixtes semblaient donc plus adaptés à son tempérament. Aujourd’hui, le Sherbrookois est toujours invaincu dans l’octogone.

Il est là, son univers. Et aussi à la maison, avec son amoureuse et ses deux garçons. Puis au travail, lui qui gère une compagnie de béton. Il faut croire que des mains de coffreur, ça frappe dur.

La preuve : son dernier combat chez les professionnels s’est terminé en six secondes face à Colton Boxell il y a quelques jours au Colisée de Laval. Cinq de ses huit combats amateurs ont pris fin en moins d’une minute. Un combattant expéditif.

« De 6 à 16 ans, j’ai joué au hockey. Ça brassait pas mal, je me battais parfois. J’ai fait mes études au Salésien, mais je n’ai pas pu continuer de jouer au hockey parce que j’ai été expulsé de la ligue sportétudes. Je me suis tourné vers les arts martiaux mixtes. Je ne me suis pas concentré sur un art martial bien précis. J’ai appris tous les arts martiaux. En commençant par le jiu-jitsu. Je carbure à l’adrénaline et ce sport était parfait pour moi. Ça me garde en vie, ça me permet de me surpasser et j’ai trouvé le bonheur dans cette discipline. »

Maintenant âgé de 26 ans, Jonathan Ramsay possède une fiche de 8-0 chez les amateurs et de 3-0 chez les professionnels.

« Si je continue de battre tous mes adversaires de cette façon, je devrais me retrouver dans le UFC dans un an. C’est ce que je souhaite. Je vais me battre pour la ceinture des 175 livres et moins dans l’organisation Samouraï, la meilleure au Québec. Je devrais affronter un combattant que je connais bien personnellement, Dany Mallette. Il est aussi invaincu en trois combats et il a battu Jordan Balmir en une minute par K.O. On le sait qu’on n’aura pas le choix de s’affronter. On sera prêts. »

Autrefois chez Academie SGS avec Dave Côté, Ramsay s’entraîne maintenant au Three Headed Beast à Sherbrooke.

« Je devais varier les méthodes d’entraînement et les connaissances en devant un professionnel. »

LE NOUVEAU VISAGE QUÉBÉCOIS DU MMA

Avant lui, Jonathan Ramsay a vu les Québécois David Loiseau, Patrick Côté, Georges St-Pierre et, plus récemment, Olivier AubinMercier, Charles Jourdain, MarcAndré Barriault et Yohan Lainesse paver la voie aux autres Québécois dans les arts martiaux mixtes pour atteindre la UFC.

« On fait de plus en plus notre place au Québec et tous ces combattants ont des personnalités très différentes, mais l’image du sport était très importante pour eux comme pour moi. Charles est reconnu pour parler beaucoup avant les combats, GSP était un peu plus réservé et malgré ses tocs, il a su être un grand champion. Sinon, Marc-André est cuisinier, Olivier est très drôle et moi, j’aime prendre mon sport au sérieux en me présentant par exemple en veston aux événements, comme je le faisais avec mes équipes de hockey plus jeune. »

Mais pour réussir à suivre leurs traces, Jonathan Ramsay sait qu’il doit encore faire ses preuves. Voilà pourquoi il s’est lié d’amitié avec Dave Leduc, champion mondial de Lethwei, qui lui fera découvrir d’autres organisations professionnelles, comme Marshall Fighting Championship, Hexagone ou d’autres organisations européennes.

« Ce sera la prochaine étape. Ensuite, je vais tenter d’obtenir des combats dans les cartes préliminaires au UFC ou participer au tournoi The Ultimate Fighter, avec Dana White. Je m’entraîne comme un professionnel même si je travaille dans le domaine du béton. Avant les combats, c’est deux à trois entraînements par jour et une alimentation très surveillée. Heureusement, je profite de l’aide de mes commanditaires. Je suis prêt pour les combats internationaux et j’ai hâte de montrer que je ne suis pas seulement bon avec mes poings, mais aussi au sol. Mais je n’ai pas le temps de m’y rendre, les combats se terminent trop rapidement. »

D’ailleurs, jamais Jonathan Ramsay n’a été ébranlé lors d’un combat.

« Je n’ai jamais subi de K.O. de ma vie et je me fais rarement toucher jusqu’à maintenant. Je sais que plus ça va avancer, plus ce sera difficile. Je fais beaucoup de dommage, ça surprend une fois dans la cage, mais je peux aussi soumettre mes adversaires. Est-ce que je vais atteindre mon rêve en me retrouvant dans le UFC un jour? On ne le sait pas. Je me concentre toujours sur le prochain combat et je sais que ce sera tout un défi pour moi. Je respecte beaucoup mon prochain adversaire, mais une fois dans l’octogone, plus rien n’existe. »

MAG SPORTS

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2023-03-18T07:00:00.0000000Z

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