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WEEK-END ÉMOUVANT POUR AL DOWNING

IAN BUSSIÈRES ibussieres@lesoleil.com

Le week-end dernier aura été très émouvant pour l’ancien lanceur des Yankees de New York, des Athletics d’Oakland, des Brewers de Milwaukee et des Dodgers de Los Angeles Al Downing. Celui qui avait retiré 217 frappeurs sur des prises en 1964 a en effet été l’un des cinq récipiendaires du Hall of Game Award remis à Kansas City depuis 2014 par le Negro Leagues Baseball Museum (NLBM).

Ce prix, qui récompense de quatre à cinq joueurs afro-américains par année, honore les anciennes étoiles des ligues majeures qui ont joué avec la passion, la détermination, le flair et l’habileté des héros des Negro Leagues.

Ce qui est intéressant, c’est que même si ce prix a été remis à beaucoup de joueurs qui font déjà partie du Temple de la renommée du baseball, d’autres joueurs afro-américains qui ont connu de belles carrières sans pour autant entrer à Cooperstown y ont aussi été intronisés.

Cette année, par exemple, on rendait hommage aux « As noirs» que sont le regretté Vida Blue (qu’Espace Baseball avait interviewé l’an dernier [ tinyurl.com/ kx5s3r2h]), Dwight Gooden, Dontrelle Willis, Mike Norris et, bien sûr, Al Downing.

INTRONISATION

« C’était une fin de semaine très spéciale pour moi, car depuis que le NLBM a commencé à remettre différents prix, ça a ouvert les yeux de plusieurs à propos des anciens joueurs des Negro Leagues et des Noirs qui ont joué dans les majeures depuis l’intégration», a déclaré Downing au Soleil trois jours après son intronisation.

«J’ai eu la chance d’être l’un des lauréats les plus âgés cette année et de voir des joueurs plus jeunes me dire que j’avais été une inspiration pour eux, comme je l’avais fait avant eux avec Don Newcombe et Mudcat Grant. Faire partie de ce programme est un honneur pour moi», explique-t-il.

Downing rappelle qu’avant l’intégration en 1947, peu de gens croyaient que les joueurs noirs étaient aussi talentueux que ceux des ligues majeures.

« Mais un gars comme Branch Rickey, alors directeur général des Dodgers de Brooklyn, se faisait un point d’honneur d’étudier les joueurs des Negro Leagues et il a profité de cet avantage pour faire signer des contrats aux meilleurs», déclare-t-il en faisant référence notamment aux mises sous contrat de Jackie Robinson et Dan Bankhead.

LES YANKEES

Downing a fait partie de trois des quatre formations des Yankees de New York qui ont atteint la Série mondiale en 1961, 1962, 1963 et 1964.

«En 1961, je faisais mes premiers pas dans les majeures. On m’a rappelé en juillet et j’étais assis sur le banc dans l’enclos des releveurs quand nous avons battu les Reds de Cincinnati en cinq matchs. L’année suivante, j’étais dans les ligues mineures en fin de saison quand les Yankees ont gagné ce qui devait être leur dernière Série mondiale avant 1977», poursuit-il à propos des Bombardiers du Bronx qui alignaient alors les légendaires Mickey Mantle, Roger Maris et Yogi Berra.

« En 1963, j’ai lancé le deuxième match de la Série mondiale, mais nous avons perdu en quatre contre les Dodgers. J’entends encore dire qu’on s’est fait balayer, mais les gens oublient qu’il n’y a eu que quatre points marqués dans les deux dernières parties [NDLR des défaites de 2-1 et 1-0]!», fait remarquer Downing. L’année suivante, les Yankees allaient s’incliner en sept matchs contre les Cardinals en grande finale.

« Jusqu’en 1969, tu devais être le meilleur de ta ligue pour aller en Série mondiale donc, une fois rendu là, ton but était atteint. Tu allais ensuite en gagner et en perdre. Maintenant, il y a trop d’équipes dans les séries de fin de saison » , poursuit Downing, fier d’avoir fait partie de ces formations légendaires.

«Ces Yankees étaient une grande équipe, mais elle était en fin de route. Ce sont les joueurs plus jeunes comme moi, Joe Pepitone et Tom Tresh qui devaient ensuite prendre le relais. Cependant, après la saison 1964, l’équipe a été vendue [ au diffuseur CBS] et tout a commencé à décliner à partir de là», indique Downing.

LE FAMEUX CIRCUIT

Impossible de parler à Al Downing sans lui jaser du circuit qu’il a accordé à Hank Aaron le 8 avril 1974, le 715e qui allait permettre au cogneur des Braves d’Atlanta de surpasser Babe Ruth pour le nombre de longues balles en carrière.

«Je crois qu’il n’avait frappé que deux circuits contre moi avant ça. C’était le troisième! Je pense vraiment qu’Aaron était le meilleur frappeur, mais que Willie Mays était le meilleur joueur. Aaron était un voltigeur de droite, alors les gens le respectaient un peu moins pour ça, alors que Mays pouvait changer l’allure d’un match avec son bâton et ses jeux en défensive. J’ai joué contre les deux et ils étaient les meilleurs de tous», conclut-il.

MAG SPORTS

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2023-09-16T07:00:00.0000000Z

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