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LE DÉFI DE RECRUTER 260 PERSONNES

MARIE-FRANCE LÉTOURNEAU marie-france.letourneau@lavoixdelest.ca

Les chantiers seront nombreux pour Solutions Énergétiques Volta Canada, qui s’implante à Granby. Aménager et démarrer l’usine qui produira des feuilles de cuivre, utilisées dans les batteries de véhicules électriques, en est un. L’autre grand défi à prévoir : combler les 260 emplois créés par l’entreprise et loger ces nouveaux travailleurs, en cette période de pénurie de main- d’oeuvre et de crise du logement.

La recherche de personnel est un défi de tous les instants pour les entrepreneurs d’ici et d’ailleurs. Une problématique dont est bien consciente l’entreprise et pour laquelle elle s’est préparée, a laissé savoir par courriel Éric Croteau, directeur des ressources humaines, division Canada.

« Dans le contexte actuel, nous avons été proactifs en planifiant dès maintenant la stratégie d’embauche de façon progressive jusqu’à la mise en oeuvre de la production», affirme-t-il.

L’implantation de Volta dans les anciennes installations de Circuit Foil, rue du Luxembourg, à Granby, entraînera un investissement de 750 millions $, a-t-on annoncé en grande pompe la semaine dernière. Volta prévoit entamer sa production en 2026. L’usine actuelle sera agrandie pour la mise en oeuvre de cette première phase. De ce fait, Granby entre dans la filière des batteries électriques, a-t-il été relevé.

À l’heure actuelle, près d’une vingtaine de personnes sont à l’emploi de Volta. Certaines font partie de l’équipe administrative, d’autres agissent au soutien technique «lié à la phase actuelle du développement de l’usine, tels que l’ingénierie électrique, l’environnement, la santé-sécurité, etc.», selon le porteparole de l’entreprise.

Les embauches, pour les postes liés à la production (opérateurs, techniciens, ingénieurs), sont appelées à se multiplier à partir du printemps 2024. L’exercice sera réalisé par étapes. «Volta souhaite aussi tisser des liens avec les établissements d’éducation au niveau de la formation professionnelle, collégiale et universitaire», est-il précisé.

SOUTIEN

Le directeur du développement industriel chez Granby Industriel, Éric Tessier, est bien au fait de l’ampleur de la tâche qui attend Volta. L’organisme de développement économique multiplie les initiatives depuis quelques années afin d’épauler les industriels dans leurs recherches de personnel.

« L’enjeu de la main- d’oeuvre, on l’adresse depuis deux ans, depuis que le projet a commencé à se développer, dit-il. (...) Volta a embauché une firme de ressources humaines qui a commencé à préparer le terrain. Ça va plus loin que de simplement afficher des postes. Il y a entre autres les grilles salariales à établir.»

Selon M. Tessier, Investissement Québec a mis sur pied une équipe dédiée aux enjeux de maind’oeuvre. Celle- ci devrait ainsi apporter sa «contribution» au projet de Volta, au même titre qu’elle le fera pour d’autres projets, dont ceux de Bécancour. D’importantes annonces d’investissements liées à la filière des batteries y ont également été réalisées par Ford, GM et leurs partenaires.

Localement, un plan d’action est en élaboration, assure Éric Tessier. Granby Industriel a justement rencontré l’équipe de Volta cette semaine. La stratégie de recrutement était à l’ordre du jour. « L’accompagnement leur est offert au même titre que toutes les entreprises du territoire de Granby, ditil. Il faut se souvenir que l’usine ne sera pas en opération avant 2026. Ça nous laisse le temps, avec Volta et les différents partenaires, de

développer un plan d’action qui va permettre de structurer l’approche et d’être efficaces.»

Certains entrepreneurs pourraient néanmoins craindre de perdre des employés au profit de ce nouveau joueur dans le parc industriel, reconnaît M. Tessier. D’où l’importance, ditil, de mettre en place une stratégie de rétention du personnel. En contrepartie, l’arrivée de Volta et les investissements annoncés vont bénéficier à l’économie locale. Cela pourrait aussi se traduire par le développement d’un réseau de sous-traitants.

DÉFI DU LOGEMENT

Le directeur du développement industriel chez Granby Industriel estime par ailleurs qu’une bonne partie des emplois sera comblée par des gens de l’extérieur de la région. Loger ces nouveaux travailleurs, voire ces nouvelles familles, pourrait donc également se révéler un défi de taille. Le taux d’inoccupation des logements est actuellement de 0,4% à Granby.

La mairesse Julie Bourdon dit toutefois être confiante. Quelque « 500 portes » devraient être construites en 2024. «Ça inclut les 90 logements abordables (de la rue Simonds Sud), ce qui est en train de se passer au nord des terrains Irwin et les projets qu’on a déjà acceptés, dit- elle. Et on prévoit qu’il va y en avoir 500 autres en

2025 avec les autres projets dans les cartons et qui sont travaillés avec les différents promoteurs.»

Le logement continue à être une priorité pour les élus, assure la mairesse Bourdon. À moyen et long terme, des projets sont appelés à prendre forme sur le site de l’ancienne piscine Miner et sur celui de l’usine des Industries Cresswell, sur la rue Léon-Harmel, souligne-t-elle.

«On est en bonne marche, assure Mme Bourdon. Est-ce que tout va être parfait? Non. Mais on travaille pour ça.»

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2023-09-16T07:00:00.0000000Z

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