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La saine attitude de Alexy Jetté

OLIVIER PIERSON olivier.pierson@lavoixdelest.ca

Comme bien des gens, Alexy Jetté a profité de la pandémie pour donner un nouvel élan à sa vie. Sur un plan professionnel, le natif de Farnham s’est lancé dans le coaching sportif en créant une compagnie qui lui permet de concilier sa passion pour le sport et la cuisine.

La vie de ce jeune homme de 20 ans plein d’allant semble toute tracée. Pourtant, elle aurait pu s’arrêter net lorsqu’il avait 5 ans. «On m’a diagnostiqué une leucémie lymphoblastique aiguë à risque.» On a connu des enfances meilleures... L’intéressé a conservé peu de souvenirs de cette période rythmée par des séances de chimio et de radiothérapie éreintantes pour un petit organisme. Il cite sa longue réhabilitation, «pas facile», avec une belle prise de poids pour ne rien arranger, sous l’effet notamment de la cortisone. Quand on lui demande si cet épisode douloureux a exacerbé sa motivation par la suite, il imagine que oui. «Inconsciemment, certainement...»

De la motivation, Alexy Jetté n’en manque pas. Il en faut pour se lever tous les jours à 4h45 (sauf les weekends, où il s’autorise des réveils moins spartiates) et enchaîner les journées qui dépassent les 8 heures de labeur. Ça commence toujours par du sport, avant d’entamer son travail de charcutier, qu’il mène en parallèle de sa nouvelle vie de coach sportif. Ce projet longtemps enfoui en lui a fini par devenir réalité, avec l’aide de la COVID, qui n’a fait qu’accélérer son envie de reconversion.

LE GYM COMME UNE RÉVÉLATION

Car dans une autre vie, pas si lointaine, Alexy a été cuisinier. «J’en rêvais depuis que j’étais enfant. Au début, je voulais être pâtissier, et puis je me suis orienté vers la cuisine», raconte-t-il. En décembre 2018, il quittait l’ITHQ (Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec) avec un DEP en poche. La suite fut une succession d’expériences diverses dans des restaurants, avec, en guise de cerise sur le sundae, une participation au Bocuse d’Or («l’équivalent des Jeux olympiques de la cuisine») avec l’équipe canadienne.

Lorsque la crise sanitaire est venue tout chambouler, il s’est dit que le moment était venu de concilier ses deux passions. À vingt ans, il a créé sa compagnie, Jetfuel Coaching, opérationnelle depuis mars dernier, à laquelle il a dédié un compte In st a gram( coach alex_j et fuel coach ing) où il partage ses recettes gagnantes. Pour ce garçon à la vie bien réglée, où les excès sont rares, le sport - et la musculation en particulier - aura été une révélation. Il se souvient d’ailleurs, comme si c’était hier, de ses premiers pas dans un gym. «C’était en 2014-2015, j’accompagnais un ami. J’ai tout de suite adoré ça. Je m’entraînais 5 jours par semaine, en plus du football. J’ai dû perdre 30 livres en deux mois.»

DÉFI PERSONNEL

Aujourd’hui, il prend plaisir à aider les gens à développer des habitudes alimentaires saines et durables, combinées à des programmes d’exercices physiques, en gardant à l’esprit ce qu’il a lui-même vécu. «Je veux vraiment les inspirer. Si moi j’y suis parvenu, les autres peuvent le faire aussi.»

En prêchant par l’exemple, celui qui a suivi des formations pour devenir entraîneur entend aussi prouver qu’avec un peu de volonté et de l’encadrement, aucun objectif n’est utopique. Lui-même est actuellement suivi par un coach, dans l’optique d’un défi qu’il compte bien relever. «J’ai prévu de participer pour mes 25 ans à une compétition de fitness, dans la catégorie Classic physique», confie-t-il.

VIVRE EN SANTÉ

D’ici là, il aura à coeur de développer sa jeune compagnie pour pouvoir un jour en vivre pleinement.

De son propre aveu, les débuts sont encourageants. «La principale difficulté est de se faire connaître au début.» Pour y parvenir, il compte sur les réseaux sociaux et le précieux bouche-à-oreille, avec l’aide notamment d’amis qu’il a accompagnés dans leur transformation physique et leur remise à niveau alimentaire.

Quand il regarde les photos du garçon enrobé qu’il a été, le Farnhamien mesure le chemin parcouru et les effets tangibles des efforts accomplis pour se sentir mieux dans sa peau. «Je me dis que je viens de loin, mais je suis content de l’avoir fait», conclut-il, conscient que le sport, même si ce n’est pas la panacée, est un moyen efficace de se protéger contre certaines maladies.

Lui, en tout cas, n’a plus envie de revivre ses 5 ans. «Je ferai tout pour limiter les risques de développer un autre cancer.»

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