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UN NOUVEAU «TABLEAU DE BORD» À L’HORIZON

MARIE-FRANCE LÉTOURNEAU marie-france.letourneau@lavoixdelest.ca La pénurie de main-d’oeuvre demeure un enjeu important dans Brome-Missisquoi. — ARC⋆IVES LA VOIX DE L’EST, ALAIN DION

Croissance rapide de la population, pénurie de main-d’oeuvre, rareté de logements abordables, lutte contre les changements climatiques: les enjeux sont grands dans la région de Brome-Missisquoi. Afin d’y faire face de façon concertée, la planification stratégique 2017-2032 sera révisée au cours de la prochaine année. L’objectif recherché: avoir un « nouveau tableau de bord », affirme la directrice générale de la MRC et du CLD de BromeMissisquoi, Mélanie Thibault.

« Le portrait a énormément changé, dit Mme Thibault. Je ne pense pas que c’était nécessairement prévisible. Ce qu’on a vécu avec la pandémie était pas mal du jamais-vu. On a vraiment besoin de réviser le plan d’action et de le moduler en fonction de la nouvelle réalité. »

Et ce ne sont pas les maires sondés par La Voix de l’Est qui diront le contraire. « La population a augmenté de 25 % en cinq ans à Farnham et de 13 % dans BromeMissisquoi, illustre le maire de Farnham et préfet de la MRC de Brome-Missisquoi, Patrick Melchior. Ce sont vraiment des augmentations énormes. »

Même son de cloche à Bromont, opine le maire Louis Villeneuve, dont la population a bondi de près de 5000 habitants au cours de la dernière décennie. « Il faut prendre le temps de voir où on va », renchérit la mairesse de Cowansville, Sylvie Beauregard.

«L’OEUF ET LA POULE»

De l’avis de tous, la stratégie d’attractivité « Fais le move », issue de la planification stratégique 20172032 afin d’attirer de nouveaux travailleurs dans Brome-Missisquoi, a été bénéfique. Plusieurs personnes ont également choisi d’emménager dans la région durant la pandémie. Mais bon nombre de ces nouveaux résidants sont des télétravailleurs ou des préretraités, ce qui n’a pas résolu le problème de pénurie de main-d’oeuvre des entreprises.

Au contraire. L’arrivée de ces nouveaux citoyens a exacerbé la crise du logement et complexifié le recrutement. « Toute l’économie est “débalancée” par le manque de main-d’oeuvre, relève Sylvie Beauregard. On veut accueillir de nouveaux immigrants, mais on n’a pas de logements pour les loger. C’est l’oeuf et la poule. Qu’est-ce qui va venir en premier ? C’est tout un ensemble d’enjeux qui n’est pas évident pour les municipalités et pour le territoire. »

La problématique du logement — particulièrement le logement abordable — doit être réfléchie et résolue de façon régionale, estiment les maires sondés.

La question du transport collectif dans la MRC doit également s’ajouter à la réflexion, ajoute le maire de Bromont, Louis Villeneuve. « Pour faciliter les embauches, il faut que les gens puissent se véhiculer et se loger », fait-il valoir.

TRAVAIL D’ÉQUIPE

Le préfet adjoint et maire de Notre-Dame-de-Stanbridge, Daniel Tétreault, croit pour sa part que les enjeux environnementaux sont plus incontournables que jamais avec l’accélération des changements climatiques. La protection de l’eau potable, des milieux humides et des forêts s’impose à l’agenda des élus.

« On voit des choses qu’on ne voyait pas avant, comme des puits asséchés en plein été et des lacs vides à certains endroits, dit-il. On se dit qu’il y a un problème qui s’en vient là. Mais pour lutter contre les changements climatiques, ça prend des fonds, qu’on n’a pas pour le moment. »

Le préfet de Brome-Missisquoi, Patrick Melchior, vise pour sa part un développement « regénératif ». « Ça veut dire que si on développe un coin, par exemple, il faut revaloriser un milieu naturel pour qu’il y ait un équilibre au niveau de l’environnement », dit-il.

« Le portrait [de la région] a énormément changé. [...] Ce qu’on a vécu avec la pandémie était pas mal du jamais-vu. On a vraiment besoin de réviser le plan d’action et de le moduler en fonction de la nouvelle réalité. »

— Mélanie Thibault, directrice générale de la MRC et du CLD de Brome-Missisquoi

S’il n’en tient qu’à M. Melchior, l’environnement sera au coeur de chacune des problématiques abordées dans le cadre de la révision de la planification stratégique. Et plus que jamais, le travail d’équipe, voire la « symbiose sociale », sera important. « On n’a plus le choix d’appliquer l’adage africain ‘‘Ça prend un village pour élever un enfant’’, dit-il. Ça prend une MRC

LA VOIX DE BROME-MISSISQUOI

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2023-05-27T07:00:00.0000000Z

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