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FAIRE COHABITER L’HOMME ET LA NATURE

KARINE BLANCHARD karine.blanchard@lavoixdelest.ca Une cinquantaine d’actions ont été ciblées et seront mises en oeuvre sur une période de 10 ans. Iic, une vue de la rivière aux Brochets, à Frelighsburg. — FOURNIE PAR CNC, ALEX C⋆ABOT

Quels sont les milieux naturels sur le territoire de Brome-Missisquoi? Quels enjeux représentent-ils? Comment peut-on concilier les activités humaines dans ces écosystèmes? Quelles stratégies s’imposent pour les protéger? Depuis deux ans, un grand chantier est en cours à la MRC pour conserver les milieux humides, hydriques et forestiers. Pour y parvenir, une cinquantaine d’actions ont été ciblées et seront mises en oeuvre sur une période de 10 ans.

Ce travail de longue haleine découle d’une obligation gouvernementale. La Loi concernant la conservation des milieux humides et hydriques exige de la part des MRC l’élaboration et la mise en oeuvre d’un plan des milieux humides et hydriques sur leur territoire. La MRC BromeMissisquoi a poussé la démarche plus loin en incluant les milieux forestiers, explique Nacim Khennache, urbaniste et coordonnateur du service de la gestion du territoire.

Les milieux humides, hydriques et forestiers sont donc au coeur de la démarche. « Ce sont des atouts naturels qui sont caractéristiques de notre région. C’est au coeur de l’identité de notre territoire. On veut être résilient face aux changements climatiques, être en mode solution, renchérit Valérie-Anne Bachand, conseillère en aménagement et en stratégies de conservation à la MRC Brome-Missisquoi. Le rêve qui est souhaité est d’assurer et de maintenir un territoire dynamique et naturel. »

PORTRAIT DU TERRITOIRE

Plusieurs étapes ont été franchies jusqu’ici, à commencer par le portrait du territoire. « La MRC avait déjà acquis beaucoup de données à cause de son caractère dynamique.

On a également bénéficié des données de l’organisme GéoMont. On est partis avec énormément de données par rapport à d’autres territoires. Ça a amené un beau défi d’arrimage, car on en avait beaucoup à prendre en compte », expose Mme Bachand.

La connectivité des milieux naturels a aussi fait l’objet de collecte d’informations. « On a donné un mandat à l’externe pour voir où étaient les grands corridors, les noyaux d’habitats. Ça nous permet d’avoir une trame du réseau de connectivité. Ça a été un intrant très important », indique M. Khennache. « On est au coeur des montagnes vertes, poursuit sa collègue. Tout ce grand corridor est stratégique. Dans ces montagnes, il y a encore de grandes forêts qui sont encore intactes. Et plus c’est grand, plus c’est en santé. »

TOURISME DURABLE

Le caractère touristique de la MRC et l’accessibilité à la nature ont aussi été considérés. « On veut s’assurer d’une utilisation durable de notre territoire », indique ValérieAnne Bachand. Un sondage réalisé auprès de la population a d’ailleurs confirmé l’importance de l’accès à la nature pour son bien-être.

Une démarche parallèle, en collaboration avec le Centre local de développement de Brome-Missisquoi, prendra forme à la suite de l’obtention d’une subvention en lien avec le tourisme durable. « On veut prendre en compte la question du tourisme. Il y a une surfréquentation de certains sites. On veut voir comment on pourrait avoir d’autres accès, bonifier les attraits naturels. Ces activités-là, comment peut-on les réaliser en n’affectant pas les écosystèmes ? », soulève la conseillère en aménagement et en stratégies de conservation.

Deux sondages, des ateliers de consultation et un diagnostic des milieux naturels ont également été réalisés dans le cadre de ce grand exercice qui mènera à la conservation des milieux humides, hydriques et forestiers. Les prochaines étapes sont celles de l’engagement de la conservation et la stratégie de conservation. Une cinquantaine d’actions ont été ciblées et font partie du plan qui sera réalisé sur une période de 10 ans.

TRAVAIL D’ÉQUIPE

« Nos objectifs doivent être clairs. Les actions pourront évoluer dans le temps, explique Nacim Khennache. Notre première action forte, c’est la gouvernance, la collaboration territoriale. On doit assurer une cohérence des projets. On a un rôle de concertation. » Car les organismes et les intervenants sont nombreux.

« Cette première action est de se doter d’une table des partenaires associés aux milieux naturels, de les regrouper pour assurer une mise en oeuvre, que ce soit collaboratif et concerté, ajoute Mme Bachand. Cette table-là permettra d’améliorer la gouvernance et de s’assurer que la mise en place du plan ne repose pas que sur nos épaules. On va travailler en équipe. »

Les démarches ont permis d’établir que la qualité et la quantité d’eau, la biodiversité, les paysages et l’accessibilité sont les principaux enjeux. Les actions à mettre en oeuvre concerneront la réglementation et la planification, l’acquisition de connaissances, l’accompagnement et la mobilisation, et des projets d’intervention. Le tout devra permettre une conciliation des usages.

IMPLICATION CITOYENNE

Le travail ne reposera pas uniquement sur les intervenants et les organismes impliqués habituellement dans la conservation des milieux naturels. Bien sûr, des actions seront insérées dans le schéma d’aménagement de la MRC, mais la population sera elle aussi invitée à jouer un rôle pour faire la différence. « On veut une adhésion, fait valoir Mme Bachand. C’est un plan fort pour la suite des choses pour s’assurer que cette vision-là nous permette d’être résiliant face aux changements climatiques. La population est vraiment importante. »

Une panoplie d’outils permettra d’obtenir la participation des citoyens, notamment en favorisant une approche volontaire. Ils pourraient entre autres être invités à collaborer à l’inventaire des milieux ou s’impliquer dans la démarche de toponymie, cite-t-elle en exemple. « Je pense qu’on peut aider les propriétaires s’ils veulent faire de la mise en valeur. On va les outiller », dit-elle.

Une campagne de communication permettra de faire connaître à la fois les milieux naturels et les actions qui seront déployées pour les conserver. Des journées d’information, sous la forme de kiosques, seront aussi prévues.

Des outils seront aussi offerts aux organismes de conservation et aux inspecteurs municipaux. « On veut même développer un coffre à outils pour les municipalités pour les aider à aller plus loin dans leurs démarches de mise en valeur ou pour créer une nouvelle aire protégée par exemple », explique ValérieAnne Bachand.

« C’est un point de départ pour mieux s’organiser et être plus résilients face aux changements climatiques, en donnant un meilleur accès aux milieux naturels, résume M. Khennache. Ça permet de mieux planifier, mieux organiser et de travailler ensemble. »

Les détails de ce grand chantier sont disponibles sur le site web de la MRC.

LA VOIX DE BROME-MISSISQUOI

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2023-05-27T07:00:00.0000000Z

2023-05-27T07:00:00.0000000Z

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