LA RÉGION À COEUR

Robert Desmarais est au centre du développement régional depuis 40 ans

Que ce soit à titre de cartographegéographe, de directeur du service de l’aménagement du territoire ou encore de directeur général de la MRC et du CLD de Brome-Missisquoi, Robert Desmarais a été un acteur important du développement régional au cours des quatre dernières décennies. Depuis le 1er mai, il occupe un nouveau rôle: conseiller à la direction générale des deux organismes.

Mélanie Thibault et Nathalie Grimard agissent désormais respectivement à titre de directrice générale et de directrice générale adjointe des deux entités. M. Desmarais souhaite ainsi assurer une certaine transition, tout en allégeant son horaire de travail à quatre jours par semaine d’ici le 1er juillet 2024, date prévue de son départ à la retraite.

« Je vais continuer à m’occuper de certains dossiers, dit-il. Mais mon rôle sera surtout d’écouter. Je ne veux pas leur dire quoi faire. Mais quand elles [les nouvelles directrices, NDLR] auront besoin de mes conseils, je serai là. Je connais bien le travail et je sais à quel point on se pose plein de questions parfois. C’est important d’avoir quelqu’un à qui on peut parler pour avoir un autre avis ou juste partager ses préoccupations. »

Au cours des prochains mois, Robert Desmarais travaillera entre autres sur la révision de la planification stratégique et continuera à coordonner la sécurité publique, ainsi que le service d’évaluation municipal. Cela lui permettra ainsi de ralentir le rythme, voire d’effectuer un « sevrage contrôlé », avant d’embrasser la retraite, fait-il remarquer dans un sourire.

TERRITOIRE À AMÉNAGER

Diplômé de l’Université de Sherbrooke en géographie et aménagement du territoire, Robert Desmarais a été embauché à la MRC de Brome-Missisquoi en 1984 comme cartographe-géographe. « J’ai produit les cartes du premier schéma d’aménagement », dit-il.

L’exercice a été marquant pour plusieurs raisons, se souvient Robert Desmarais. Les municipalités régionales de comtés (MRC) étaient nouvellement créées, à l’époque.

Ce mandat d’aménagement du territoire confié aux nouveaux regroupements de municipalités détonnait. « Il n’y avait pas de vision commune, dit-il. Ça ne faisait pas partie de la culture des municipalités. C’était plus de la gestion de chemins, de cours d’eau et de poubelles. »

L’harmonie ne régnait d’ailleurs pas au sein des maires de BromeMissisquoi, à l’origine. « Il y avait Brome et Missisquoi, affirme M. Desmarais. Dans les conseils de comtés [NDLR : ancêtres des MRC], c’était deux groupes différents. C’était très anglophone du côté de Brome et très francophone du côté de Missisquoi. C’était un mariage de raison, mais pas d’amour. »

C’est sous l’impulsion du premier préfet de la MRC et ex-maire du canton de Sutton, Winston Bresee, que tous ont mis l’épaule à la roue pour travailler ensemble, affirme Robert Desmarais. Bref, beaucoup de chemin a été parcouru depuis ce temps, dit celui qui a été nommé directeur général de la MRC en 1988, après avoir occupé la coordination du service d’aménagement du territoire. Selon lui, la complémentarité des 21 municipalités de la MRC n’est plus remise en question aujourd’hui.

DOSSIERS MARQUANTS

Plusieurs dossiers d’importance se sont par ailleurs imposés à l’ordre du jour de la direction générale de la MRC, que ce soit le déploiement d’un réseau de fibre optique, la mise en place d’un règlement pour interdire les coupes à blanc et la création, dans la foulée, d’une pépinière régionale. Brome-Missisquoi a également fait figure de précurseure

Au fil des ans, Robert Desmarais a travaillé avec 10 préfets, dont 18 ans avec Arthur Fauteux, l’ex-maire de Cowansville, décédé l’an dernier. Il conserve un vif souvenir de celui-ci

avec l’implantation du bac brun en 2018.

En 2015, alors qu’il aurait pu faire comme d’autres régions et abolir le centre local de développement (CLD), le conseil des maires a pour sa part convenu de le conserver. La structure du conseil d’administration a néanmoins été modifiée afin que les élus y soient davantage présents. Robert Desmarais agissait depuis ce moment comme directeur général de l’organisme.

« On a mis en place une culture d’entreprise où la MRC et le CLD collaborent sur tous les plans, dit M. Desmarais. (...) Il y a beaucoup de maillages qui sont faits. Le CLD est vraiment le service de développement économique de la MRC. »

Au fil des ans, Robert Desmarais a travaillé avec 10 préfets, dont 18 ans avec Arthur Fauteux, l’exmaire de Cowansville, décédé l’an dernier. Il conserve un vif souvenir de celui-ci. « Il était un grand progressiste avec une vision régionale. Il était apprécié de tous les maires », affirme le nouveau conseiller à la direction générale.

« Je regarde le travail [réalisé au fil du temps] et je me dis que c’est un travail d’équipe qui a super bien marché, affirme M. Desmarais. J’ai été choyé de tomber dans la plus belle région du Québec. »