LaVoixdelEstSurMonOrdi.ca

LES RÈGLES D’OR DU COMPOSTAGE DANS BROME-MISSISQUOI

Oriana Familiar est coordonnatrice du service de gestion environnementale à la MRC et au CLD de Brome-Missisquoi. Le compostage, elle s’y connaît! « À la Régie intermunicipale de gestion des matières résiduelles de Brome-Missisquoi, à Cowansville, c’est la méthode de compostage traditionnelle qui est utilisée, explique-t-elle. Cela signifie que le compostage se fait sur une plateforme à ciel ouvert et que ce sont les microorganismes qui vont décomposer la matière. Les tas de résidus organiques sont retournés mécaniquement afin d’assurer une bonne qualité de compost. Une fois ce dernier assez mature, il sera passé au tamiseur pour le débarrasser des corps étrangers. Le processus de maturation prend plusieurs mois. »

LE BAC AUX TRÉSORS

Le bac brun est probablement le plus important des trois bacs. Il est aussi celui qui devrait être le plus alimenté. Presque tout peut y entrer : résidus de nourriture, de jardin, papiers et cartons non cirés et souillés comme les boîtes de pizza, et d’autres matières comme les excréments et litières d’animaux domestiques, les cheveux et le bran de scie, pour ne nommer que ceux-là. « Il arrive toutefois que les gens, en voulant bien faire, achètent des sacs de plastique compostables ou biodégradables qu’ils vont déposer, bien pleins, dans les bacs bruns, explique Oriana Familiar. Malheureusement, ces matières sont interdites chez nous. » La plateforme de compostage à Cowansville ne peut accepter les matières emballées dans de tels sacs, question d’odeurs d’abord, qui ne sont absolument pas les mêmes à l’ouverture des sacs de plastique. Sans compter que la plateforme se trouve à proximité d’un quartier résidentiel… Point encore plus important, le cycle de dégradation des sacs compostables ou biodégradables de types « plastique »est beaucoup plus long que le cycle de compostage des autres matières ce qui fait en sorte qu’à la fin du cycle de compostage, des lambeaux desdits sacs, se retrouvent dans le produit fini ce qui n’est pas souhaitable. « Par la suite, il est difficile, par tamisage, de tout enlever ajoute madame Familiar. Il faut se rappeler que le but de faire du compostage, c’est de pouvoir offrir aux citoyens un compost de bonne qualité qu’ils pourront utiliser dans leurs jardins, leurs plates-bandes et sur leurs parterres. Un compost rempli de microparticules de plastique, ce n’est pas l’idéal, n’est-ce pas? Donc, la même problématique s’applique pour les ustensiles ou les emballages en plastique biodégradable ou compostable. »

Heureusement, il existe des solutions de rechange. Utiliser des sacs de papier brun, ou encore envelopper ses résidus de table dans du papier journal est une bonne façon de disposer plus proprement de ses restants. « Il existe aussi la technique de la lasagne que l’on peut utiliser pour remplir son bac, avance Oriana Familiar. L’idée est d’équilibrer la quantité de matières sèches et mouillées en alternant par couches, afin de mieux répartir le tout. Et pour vos réunions, priorisez la vaisselle réutilisable, recyclable, en carton (non ciré ni plastifié) ou en bambou (pour les ustensiles). »

ESPÈCES EXOTIQUES ENVAHISSANTES (EEE) = ATTENTION!

Les feuilles, le gazon, les herbes, les résidus de taille de haies et les fleurs fanées ont tous leur place dans le bac brun. Mais attention : les espèces exotiques envahissantes non. Oriana Familiar explique : « Bien que la technique traditionnelle de compostage permette d’atteindre des températures environnant les 70 degrés – une température permettant d’éliminer la majorité des virus, ce n’est toutefois pas assez pour détruire les spores des espèces exotiques envahissantes, comme la Berce du Caucase. En les mettant dans son bac, on contribue d’une certaine façon à la prolifération, plutôt qu’à leur éradication. La section Sentinelle du site Internet du Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) est un bon moyen pour obtenir des informations et faire des signalements sur les EEE. »

De manière générale, la population de BromeMissisquoi engraisse plutôt bien son bac brun. Si bien que c’est un compost de très bonne qualité que les citoyens peuvent se procurer directement à l’écocentre régional situé à Cowansville, et ce, à longueur d’année. C’est gratuit et les quantités ne sont pas limitées. Il suffit de se présenter du lundi au samedi, armé de gants, de pelles et de chaudières. « C’est le fruit des efforts de chacun qui permet de fabriquer un compost de qualité. Les habitants de la région ont de quoi être fiers », conclut Oriana Familiar.

LA VOIX DE BROME-MISSISQUOI

fr-ca

2023-05-27T07:00:00.0000000Z

2023-05-27T07:00:00.0000000Z

https://lavoixdelest.pressreader.com/article/282467123267584

Groupe Capitales Media