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De nouveaux poumons verts à Saint-Joachim-de-Shefford

KARINE BLANCHARD karine.blanchard@lavoixdelest.ca

Chaque petit geste pour l’environnement compte. Cette phrase, Ève Dutilly, une élève de l’école Centrale Internationale à Saint-Joachim-de-Shefford, l’a appliquée au pied de la lettre en organisant une plantation d’arbres dans la cour de l’établissement scolaire qu’elle fréquente. Une initiative à laquelle s’est ralliée toute une communauté.

C’est sous un soleil radieux que les 23 élèves en sixième année se sont retroussé les manches, ont utilisé pelles et brouettes, et ont mis les mains dans la terre, jeudi matin, pour planter chacun leur arbre. Non, il ne fallait pas avoir peur de se noircir les doigts pour participer à cette initiative lancée par Ève, une élève âgée de 12 ans.

« Quand j’étais à mon autre école, il y avait beaucoup d’arbres et quand je suis arrivée ici, il n’y avait vraiment rien. J’ai eu l’idée de planter des arbres dans la cour d’école. Mon père m’a supportée. Il m’a dit que c’était une bonne idée et qu’il m’aiderait », a raconté la jeune fille.

Après en avoir glissé un mot à son enseignante, elle en a parlé aux élèves de sa classe qui se sont montrés intéressés à participer. Ses amies Léa Côté et Juliette Beauregard se sont jointes au projet. « On est allées voir la directrice ensemble pour expliquer ce qu’on allait faire et elle était d’accord », a résumé l’instigatrice.

Tel une petite graine que l’on sème, le projet a rapidement germé. « Quand les trois jeunes filles sont arrivées dans mon bureau, elles avaient très bien préparé leur argumentaire avec tout ce qu’elles avaient appris dans le programme international sur les bienfaits des arbres, de l’ombre et le bien-être pour les élèves. C’est un beau passage à l’action, donc on a dit “on y va“», a affirmé tout sourire Valérie Daigle, la directrice de l’établissement qui a récemment reçu la validation pour la poursuite de son programme international avec mention.

L’idée de départ était de planter quatre ou cinq arbres dans la cour dépourvue d’ombrage. «On trouvait que ce n’était pas assez pour faire un changement autant environnemental que pour le bienêtre des personnes parce que ça aide quand on est stressé», a dit Ève. Elle a donc eu l’idée que chaque élève de sa classe plante un arbre. «Ça va laisser une trace après nous parce qu’on part après», a renchéri Juliette.

Le père d’Ève, Sébastien Dutilly, a donné un coup de pouce à sa fille en se glissant dans le rôle de coordonnateur du projet. Il a notamment cogné à la porte de la municipalité pour obtenir une subvention, une demande qui a été accueillie favorablement par le maire, René Beauregard. Une voisine de la famille Dutilly ainsi qu’un autre citoyen de la municipalité ont offert différentes essences d’arbres.

«On a fait les démarches pour s’assurer de ne pas planter un arbre là où il y a un champ d’épuration, une ligne d’eau, un puits. J’ai fait des plans que j’ai fait approuver. Ça a été fait rapido, mais selon la bonne technique, a expliqué le père de famille, qui oeuvre dans le secteur du développement durable. Quelqu’un nous a aidés à choisir les essences et savoir leur taille à maturité. Si ça fait des fruits sur le terrain de soccer, ça peut être glissant par exemple. Un expert a marché le terrain pour nous orienter.»

Des membres de l’Association forestière du sud du Québec ont également accepté de participer au projet en offrant une formation aux élèves pour apprendre à différencier les essences d’arbre et la façon de les planter, avant de se mettre en action.

OMBRE ET BEAUTÉ

Du bouleau jaune, de l’érable à sucre, de l’épinette, du cerisier tardif, du chêne rouge et du noyer noir figurent parmi les arbres qui pousseront dans la cour de l’établissement scolaire, au plus grand bonheur des élèves, des membres du personnel et de la direction. «Ça fait longtemps que plusieurs souhaitent de l’ombre sur la cour. Presque toutes les classes ont dit qu’il fait chaud, qu’elles n’ont pas d’ombre. Donc pour les élèves, c’est beaucoup d’ombre. Et c’est la beauté. Ça fait une cour d’école plus accueillante et confortable», estime la directrice de l’établissement qui accueille 144 élèves.

La réalisation du projet a coûté environ 300 $. Les bienfaits qu’il procurera se font déjà sentir par la fierté qui habite les participants. «Je suis heureuse d’avoir fait ma part pour l’environnement», a souligné l’instigatrice. «Les changements climatiques, les enjeux de société, ça me parlent beaucoup. On dit que la pomme ne tombe pas loin de l’arbre! Ma fille est très sensible à ça, a ajouté son père. Je suis très fier.»

Cette fierté était aussi palpable chez la directrice. «Le programme international, c’est tellement un beau programme et c’est ça qu’on souhaite de nos élèves. Ce n’est pas seulement d’apprendre des connaissances, mais c’est aussi de passer à l’action, a indiqué Mme Daigle. Quand on voit des retombées comme celle-là, on réalise que ce n’est pas du vent le programme international. On fait vraiment des citoyens responsables et à l’affût.»

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2023-05-27T07:00:00.0000000Z

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