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COMMENT CECCHINI VA-T-IL CHANGER LA LHJMQ?

MIKAËL LALANCETTE mlalancette@lesoleil.om

Des notes bien préparées, le ton rassurant et le discours rassembleur, le nouveau commissaire de la Ligue de hockey junior majeur du Québec a montré ses habiles talents de communicateur, jeudi, lors de la conférence de presse officialisant son embauche. Il faudra toutefois attendre avant de savoir comment entend changer la LHJMQ dans les prochaines années.

«Le problème en ce moment, c’est que des idées, j’en ai trop», a-t-il lancé afin de dérider l’auditoire. En retrait de la meute de journalistes, de photographes et de caméramans qui épiaient les faits et gestes du nouveau grand patron du hockey junior québécois, il y avait sa femme Danielle Simard, leurs filles Jessika et Samanta, puis un ami personnel, Danny Maciocia, le directeur général des Alouettes de Montréal.

Les deux hommes, qui ont appris à se connaître dans les bureaux du club de football montréalais entre 2020 et 2023, ont tissé des liens étroits pendant leurs années de collaboration. À en juger par l’émotion qui avait gagné Maciocia , jeudi, leur relation professionnelle s’était transformée en une amitié sincère.

«C’est beau de partager ça, de voir cette belle nouvelle, mais je vis beaucoup d’émotions parce que je perds un président, mais ce que j’ai gagné, c’est tout un ami, disait-il la gorge nouée. Je le considère comme une extension de ma famille parce que c’est un homme de coeur et tout un leader.»

MACIOCIA EST ÉLOGIEUX

Choisi de façon unanime parmi un groupe de sept finalistes, Cecchini a une oreille attentive, a ajouté Maciocia, une qualité qui profitera à la LHJMQ à compter du 8 mai. «Il est toujours à l’écoute, mais une écoute pour comprendre, pas seulement pour répondre. Il est capable de communiquer et c’est un gars de plancher et de défis. Je suis convaincu qu’il fera de belles choses.»

Maciocia et Cecchini, deux partisans des Canadiens de Montréal, n’ont pas été aperçus très souvent dans des arénas de hockey junior ces dernières années, mais le premier n’est pas inquiet de voir son ancien président s’adapter rapidement à ce nouvel environnement. «Quand il est arrivé avec les Alouettes, ça n’a pas pris beaucoup de temps avant qu’il puisse comprendre tout ce qui se passait à l’intérieur et à l’extérieur du terrain», fait remarquer Maciocia.

Pour redonner «les lettres de noblesse à la LHJMQ et à notre sport national» comme il l’a mentionné lors de sa première rencontre avec les médias, Cecchini fera «confiance à son monde», prédit Maciocia. «Il va s’entourer de personnes qui vont apporter une certaine expertise, probablement des gens qui auront des forces qu’il estime ne pas avoir. C’est ça, sa plus grande force, il est toujours ouvert à des idées. C’est “outside the box’’. C’est un gars de passion et quand il s’implique, il s’implique à 100 milles à l’heure!»

UNE EXTRÊME PRUDENCE

Mario Cecchini l’a reconnu, jeudi, son défi comme commissaire est «grand et imposant», lui qui est appelé à frapper en relève à un homme qui a dirigé la LHJMQ pendant 37 ans. Lorsque Le Soleil lui a demandé l’idée phare de son prochain mandat d’une durée indéterminée, l’homme de 57 ans n’a pas trop voulu s’avancer.

Par prudence, mais aussi par sagesse. «Je crois plutôt à une graine qui est plantée, qui pousse doucement et qui devient grande, image Cecchini. Un flash, c’est relativement facile, mais souvent, ç’a une durée de vie courte. Moi, ce qui m’intéresse, c’est la pérennité, mais des fois ça prend de la patience. Tu peux parfois avoir une idée qui peut être incomprise pendant un an ou 18 mois. Le PowerPoint, les flashs, c’est le plus facile. L’exécution après, c’est la clé.»

FAIRE CROÎTRE LES REVENUS

C’est une évidence, Mario Cecchini a gagné bien des points aux yeux du comité de sélection et des propriétaires des équipes lorsqu’il a parlé de la pérennité du produit et de mise en marché, le modèle d’affaires du hockey junior ayant subi bien des bouleversements depuis une décennie.

Certains marchés connaissent des difficultés, la vente du Titan d’Acadie-Bathurst a été bloquée il y a quelques mois et les rumeurs circulent à toute berzingue dans les corridors du Centre d’excellence Sports-Rousseau de Blainville-Boisbriand à propos de l’avenir de l’Armada. Le président du comité exécutif du circuit, Richard Létourneau, acquiesce lorsqu’on lui parle de la personnalité business du nouveau commissaire.

«Les revenus ne suivent pas nécessairement les dépenses, rappelle Létourneau. C’est important de sortir des sentiers battus au niveau des revenus. C’est un gars qui a toujours travaillé à ce niveaulà. La radio, les communications, c’est extrêmement compétitif, tu dois être capable de te revirer vite de bord. Le côté business nous a attirés.»

L’ancien président des Alouettes a senti cette «réceptivité» et y voit une approche gagnant-gagnant pour la LHJMQ, ses équipes et ses joueurs. «Tout ce qu’on va aller chercher de plus [en revenus], ça va retourner aux équipes et aux jeunes. La progression de revenus, c’est essentiel.»

IL CONNAÎT LES RÉGIONS

S’il ne peut nommer le duo de gardiens des Remparts de Québec ou le nom du meilleur pointeur en avantage numérique du circuit, Mario Cecchini possède toutefois une profonde connaissance des marchés dans lesquels ces joueurs évoluent, un as dans son jeu.

«La beauté de travailler dans un réseau de radio, versus un réseau de télé, c’est que tout se passe en région, explique-t-il. J’ai été directeur général par intérim des stations à Québec, je suis allé faire mon tour à Chicoutimi, à Sherbrooke, à Trois-Rivières, à Rouyn-Noranda. J’ai lancé des marques un peu partout et quand tu fais ça, tu dois étudier la démographie des marchés, comprendre la population, ses préoccupations. Pour le hockey, je pense que je connais ça plus que le monde peut penser!»

DE LA ROUTE

C’est à compter du 8 mai qu’il tentera de remettre la LHJMQ au «diapason de la société» comme il l’a dit lors de sa conférence de presse. Cecchini promet d’être présent sur le terrain et de ne pas se contenter de se terrer dans les bureaux de Boucherville.

«La route, ce n’est pas quelque chose qui m’effraie, j’adore rouler. Quand j’étais en radio, j’allais faire des meetings, à Sherbrooke à 8h le matin, puis j’étais de retour au bureau [à Montréal] à 11 heures et quart. Ça ne m’a jamais dérangé. Je ne sais pas comment Gilles [Courteau] fonctionnait. Je n’irai pas à tous les matchs, c’est sûr, mais une tournée, dans chaque ville, ce sera au moins une fois ou deux minimalement par année», conclut-il.

MAG SPORTS

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2023-03-18T07:00:00.0000000Z

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