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DES TRUCS POUR RÉDUIRE LE TEMPS D’ÉCRAN CHEZ LES ENFANTS

PASCAL FAUCHER pascal.faucher@lavoixdelest.ca

On consulte nos écrans 250 fois par jour en moyenne, on les touche 2617 fois quotidiennement et on fait défiler l’équivalent de 12 étages avec nos pouces…

Ces statistiques, soulignées mercredi soir par le psychoéducateur Marco Mailhot, conférencier invité au webinaire Apprendre à bien doser le temps passé sur les écrans, offert par le centre de services scolaire du Val-des-Cerfs, illustrent comment les cellulaires, tablettes et ordinateurs ont intégré nos vies.

Les adultes ont une certaine capacité à se réguler en la matière, mais quand la cyberdépendance atteint les enfants et les adolescents — ce qui arrive de plus en plus — il est difficile de s’y attaquer.

« Ça nous touche tous de près ou de loin », a indiqué M. Mailhot, qui travaille pour le CISSS des Laurentides.

Les signes de la surutilisation des écrans sont connus : prise de poids, difficultés scolaires et de sommeil, agressivité, isolement, manque d’intérêt pour toute autre activité…

D’entrée de jeu, Marco Mailhot souligne qu’une telle dépendance n’a rien d’anormal. Comme l’alcool et les drogues, l’utilisation des écrans et leur grande accessibilité peuvent facilement créer une dépendance.

Les consulter génère de la dopamine dans notre cerveau, une molécule associée au plaisir et au désir.

« C’est un effet d’euphorie, ditil. Comme quand on reçoit un message. Historiquement, on utilisait l’alcool et les drogues pour s’apaiser. Or, les écrans ont aussi cet effet-là. »

Et aujourd’hui, on les utilise autant pour communiquer, pour s’informer que pour se divertir.

COMME LA MALBOUFFE

Marco Mailhot aime associer l’utilisation d’écrans à la

malbouffe : ça fait du bien, mais à la longue, ça rend malade. Ils n’ont pas que de mauvais côtés, mais n’aident pas les enfants à se développer.

Si votre enfant a un problème de cyberdépendance, que fautil faire ?

D’abord lui en parler calmement, dit le psychoéducateur. Avec empathie et pas sur le coin d’une table.

« On est souvent les pires pour écouter nos enfants parce que ça vient nous chercher », reconnaît-il.

Calculez le temps passé sur les écrans et fixez des objectifs réalistes. « Tu ne peux pas passer de sept heures d’écran par jour à seulement deux heures. Trois ou quatre seraient plus convenables dans ce cas. »

Évitez aussi de commencer la journée avec un écran, d’en regarder durant les repas ou dans la chambre. Osez éteindre tout appareil pendant quelques minutes, puis quelques heures ou même toute la journée.

Essayez de « faire découvrir des passions » à vos enfants, comme l’art ou le sport. N’ayez pas peur de mettre des limites tout en étant constant et cohérent.

« Des balises, c’est sécurisant, dit Marco Mailhot. Et les écrans devraient être un privilège, pas un droit fondamental. »

Il rappelle que les parents d’aujourd’hui n’ont pas eu de modèle en matière de contrôle des cyberdépendances. « Ce que vous devez faire, on ne vous l’a pas montré. »

Si, malgré ces conseils, la situation dégénère, le psychoéducateur rappelle les services disponibles en cas de crise majeure : composer le 811, joindre un CLSC ou centre d’aide à la dépendance.

« Ne soyez pas populaire comme parent, soyez efficaces. »

Val-des-Cerfs offre une deuxième conférence virtuelle gratuite le mercredi 19 avril, à 19 h, qui traitera de la cyberintimidation et de la civilité numérique.

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2023-03-18T07:00:00.0000000Z

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