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QUATRE CHOCS À SURVEILLER

JONATHAN GAGNON jonathan.gagnon@lavoixdelest.ca Sans être parfaits, les Anglais ont montré leur potentiel offensif au premier tour. — ASSOCIATED PRESS, FRANK AUGSTEIN Alphonso Davies a marqué le tout premier but du Canada dans une Coupe du monde, dimanche

Nous voilà maintenant à mi-chemin dans cette Coupe du monde. Seize des 32 équipes ont déjà dû faire leurs bagages et le peloton sera encore réduit de moitié au cours des prochains jours, avec la présentation des huitièmes de finale. Les principaux favoris pourraient faire un pas de plus vers les grands honneurs, tandis que des négligés comme l’Australie, le Japon et le Maroc tenteront de causer la surprise.

Voici quatre chocs qui s’annoncent fort intéressants.

ÉTATS-UNIS/PAYS-BAS

Le premier huitième de finale est aussi l’un des plus équilibrés sur papier. D’abord parce que les PaysBas, pourtant bien nantis partout à l’exception des gardiens, n’ont pas été très convaincants lors de la phase des groupes. On exclut ici le polyvalent Cody Gakpo, qui a déjà trois buts à sa fiche.

Les Américains ont quant à eux affiché une belle maîtrise malgré un effectif très jeune. Ils en ont impressionné plusieurs en neutralisant l’Angleterre. La troupe dirigée par Gregg Berhalter ne manque ni de fougue ni de dynamisme.

« C’est la première fois en 92 ans que nous obtenons deux blanchissages dans une Coupe du monde. Forcément, les gars font quelque chose de bien », a souligné Berhalter après un match sous haute tension contre l’Iran.

La présence ou non de Christian Pulisic, blessé au pelvis, pourrait toutefois peser lourd dans la balance samedi.

FRANCE/POLOGNE

Quelques interrogations entourent encore l’Équipe de France. Les champions en titre ont été ébranlés dès le départ face à l’Australie, puis on a vu à quel point leur profondeur pouvait être problématique, surtout aux postes de latéral gauche et de milieu défensif.

« Ce résultat (défaite de 1-0 contre la Tunisie) signifie que nous n’avons pas atteint tous nos objectifs, mais le plus important était d’atteindre la ronde des 16 », a fait valoir le sélectionneur Didier Deschamps.

La bonne nouvelle pour les Bleus, c’est que Kylian Mbappé fonctionne à plein régime devant un Antoine Griezmann qui semble avoir retrouvé sa forme des beaux jours.

Ça devrait suffire pour vaincre la Pologne, toujours très dépendante du buteur en série Robert Lewandowski. La solution serait peut-être de forcer une séance de tirs de barrage. Le gardien Wojciech Szczesny a égalé un record du Mondial en stoppant deux penaltys au premier tour.

ANGLETERRE/SÉNÉGAL

Oui, on peut déjà se permettre de rêver à un incroyable quart de finale entre la France et l’Angleterre. Les Three Lions ont été assez impressionnants jusqu’ici, avec neuf buts inscrits et seulement deux encaissés. Harry Kane n’a pas encore marqué, mais ses trois passes décisives prouvent qu’il est loin d’être un « one-trick pony ».

Et pour ceux qui l’ignoraient toujours, Jude Bellingham et Declan Rice sont très, très solides dans l’entrejeu.

Dimanche, les Anglais affronteront une formation sénégalaise qui a démontré beaucoup de résilience après la cruelle blessure subie par la superstar Sadio Mané. Des joueurs comme Ismaïla Sarr et Boulaye Dia ont su prendre le relais.

Le capitaine Kalidou Koulibaly aura cependant fort à faire pour coordonner une défensive qui devrait être mise à rude épreuve.

ESPAGNE/MAROC

Mine de rien, c’est peut-être l’affiche principale de ces huitièmes de finale. L’Espagne ne pouvait qu’aller vers le bas après la correction de 7-0 infligée au Costa Rica, mais personne ne s’attendait à la voir perdre contre le Japon et même frôler l’élimination.

Le potentiel technique de La Roja reste immense avec les pépites Gavi et Pedri, dignes successeurs de Xavi et Iniesta. Cette sélection est encore capable d’obtenir 80 % de la possession du ballon dans un match. Mais parfois, l’enjeu est de le mettre au fond du filet.

Le Montréalais Yassine Bounou et Youssef En-Nesyri seront de précieux conseillers dans le camp adverse, eux qui jouent pour le Séville FC. Bounou est bien protégé par une défense qui, selon votre humble serviteur, semble très sous-estimée.

La faiblesse marocaine se situe au milieu, mais Hakim Ziyech nous réserve peut-être quelques coups de génie.

CANADA : DU POSITIF À RETENIR

Seize pays sont toujours en lice et comme on pouvait l’anticiper, voire le redouter, le Canada n’en fait pas partie. Son aventure s’est achevée jeudi avec une troisième défaite en autant de sorties. Strictement en termes de chiffres, seul le pays hôte a fait pire.

Nos représentants auront néanmoins profité de leur passage au Qatar pour marquer l’histoire du sport canadien. On retiendra évidemment ce tant attendu premier but dans une Coupe du monde, qui a même nourri les espoirs les plus fous pendant 34 minutes.

« Nos joueurs se sont présentés pour compétitionner. Nous avons traversé nos trois matchs sans peur — à chaque fois, il y avait quelque chose à célébrer. Notre équipe est jeune, en développement, nous sommes ici pour la première fois depuis très longtemps et ça a été une expérience formidable », a résumé l’entraîneur John Herdman.

Le (ou les) premier point suivra peut-être dans quatre ans, à domicile. Alphonso Davies et Jonathan David y seront presque assurément, mais ça reste à confirmer dans le cas de Herdman. Ce dernier a été critiqué pour ses propos plutôt arrogants à l’endroit de la Croatie et certains choix tactiques, notamment au milieu de terrain.

Mais si on regarde les choses froidement, l’élimination des Canadiens, surtout tombés sur plus forts qu’eux après une absence de 36 ans, ne doit pas être vue comme un échec complet.

Le terme s’applique davantage à celles des Belges et des Allemands, incapables de faire mieux qu’une troisième place dans des groupes qui leur étaient favorables. Une fin catastrophique pour de grands joueurs comme Kevin De Bruyne, Joshua Kimmich et Manuel Neuer.

Cela dit, bien des amateurs neutres estiment sans doute que les grands gagnants de ce jeudi assez fou, le Japon et le Maroc, apporteront fraîcheur et variété au tour suivant.

L’issue des groupes G et H n’étaient pas encore connue au moment d’écrire ces lignes.

MAG SPORTS

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2022-12-03T08:00:00.0000000Z

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