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Vous, avez-vous de l’intérêt pour la Coupe du monde?

DANNY GÉLINAS lekid@lavoixdelest.ca Notre chroniqueur tente toujours de trouver ce qu’il peut avoir de si intéressant à regarder des matchs de la Coupe du monde à la télé… — P⋆OTO ASSOCIATED PRESS

Je m’étais pourtant juré de ne jamais débuter mes phrases comme le faisaient jadis mon père et mon grandpère : « Dans notre temps, nous autres… »

À l’époque, quand l’un ou l’autre tentait de me convaincre de telle ou telle chose, cela avait plutôt l’effet inverse de me sortir cette expression. Malgré tout le respect que j’éprouvais pour eux, je ne pouvais faire autrement que de rouler les yeux, un peu à la manière de la vice-première ministre Geneviève Guilbault l’autre soir lorsqu’à Tout le monde en parle, son collègue à l’éducation, Bernard Drainville, a pris la parole.

J’avais beau les aimer et les respecter, je trouvais néanmoins quelque peu faible leur argumentaire.

Je me souviens d’avoir même un jour pensé de dire à mon grand-père – j’ai toutefois gardé la boutade pour moi, par crainte de recevoir une taloche derrière la tête ! – : « Peut-être grand-papa, mais nous au moins, on sait comment faire fonctionner un four micro-ondes ! »

Toujours est-il que dans notre temps, soit celui de ceux qui sont nés au début des années 1970, nous achetions nos articles de sport chez Distribution aux consommateurs, Woolco et KMart. Par contre, si nous avions un peu plus d’argent dans notre porte-monnaie, nous pouvions aller magasiner chez Podium (principal concurrent à l’époque de Sports Experts).

À cette époque, la majorité d’entre nous, dans mon Shawinigan natal, ne jouions l’hiver qu’au hockey tandis que nos étés étaient consacrés au baseball.

Pour ma part, étant enfant unique, j’ai peut-être été plus chanceux que la plupart de mes amis, ayant été initié au golf à l’âge de 7 ans et au tennis l’année suivante.

Mais jamais, au grand jamais, nous n’entendions parler de soccer.

Quand on en faisait la mention, c’était parce qu’on venait de se procurer la toute dernière édition de « Pif Gadget », un magazine consacré à la jeunesse, mais qui, lui, était produit en France, terre du célèbre footballeur Michel Platini.

Donc, pour ainsi dire, le soccer était à des années-lumière de faire partie de notre quotidien.

Bien entendu, les temps ont changé.

Depuis les années 1980, le Québec accueille – et c’est très bien ainsi – sa très grande part d’immigrants qui, eux, nous font bénéficier de leur culture, de leur gastronomie et tout le reste, mais aussi de leur grande ferveur pour leur sport de prédilection qui jusqu’à ce moment, semble-t-il, avait été boudé par la plupart des sportifs habitant dans les pays se situant en Amérique du Nord.

Vous aurez tous deviné de quel sport il est ici mention : oui, le soccer ou le foot comme il le nomme si bien.

Peut-être est-ce moi qui suis « vieux jeu » (chose que je peux très bien comprendre et que j’assume pleinement, car j’ai toujours eu des goûts disons assez conservateurs), mais on dirait que j’ai beau essayer, je suis toujours incapable d’adhérer, voire d’embarquer dans ce grand cirque que constitue le soccer.

Néanmoins, je dois toutefois avouer que j’ai adoré l’ambiance qu’il y avait au Stade Saputo lors des deux seules occasions où j’y ai mis les pieds, soit lorsque j’accompagnais des étudiants de notre école, eux qui désiraient assister à un match de l’Impact… Pardon, du CF Montréal !

Entre vous et moi, j’ai eu beau avoir aimé l’ambiance, mais ne demandez surtout pas de vous nommer cinq joueurs ! Mis à part l’attaquant Samuel Piette, aucun autre n’a retenu mon attention. Aussi bien encourager les nôtres ! Remarquez que le Canadien devrait lui aussi faire son gros possible pour enrégimenter le plus de joueurs québécois possible… Mais ça, c’est un autre débat ! Si j’ai toutefois retenu quelque chose de ces deux affrontements, c’est que, pour moi, le soccer représente un sport où un joueur court pas mal plus vite après avoir compté qu’avant de l’avoir fait, n’est-ce pas ? À la télé, il semble toutefois y avoir autant d’action qu’au curling… C’est vous dire.

Quand j’ai raconté cet état d’âme à « Ti-Mick », l’un de mes collègues de travail, véritable passionné de ce sport et surtout un jeune enseignant avec une bonne tête sur les épaules, il m’a toutefois ramené les pieds sur terre, lui qui semble n’avoir raté pratiquement aucun match depuis le début de cette satanée Coupe du monde.

Tu sais Dan, je peux te comprendre, car pour pouvoir véritablement apprécier le soccer que l’on voit à la télé, il faut presque y avoir joué. On y détecte alors les différents jeux et stratégies qui se déroulent sous nos yeux et on peut davantage l’apprécier, je peux en convenir.

Il poursuivit :

C’est un peu comme toi avec ton golf lorsque tu regardes le « Master’s ». Comme tu joues pas mal, tu peux davantage en apprécier les bons coups parce que tu sais toutes les heures de pratique qui ont nécessité tel ou tel coup.

Bien d’accord mon « Mick », mais quand je regarde le « Master’s » il y a quelque chose de sexy, de romancé… je l’écoute pour voir les Woods (« Tiger »), McIlroy (Rory) et compagnie. Il y a aussi la description de l’excellent Jim Nantz et les analyses du tout aussi excellent Nick Faldo.

Le tout sans oublier la musique de Yanni et surtout les magnolias… Je vous dis, il y a quelque chose de sexy surtout quand on le regarde à CBS.

Mick, tu sais à quel point je t’apprécie, mais tu conviendras qu’au Qatar, ils sont assez rares les magnolias, n’est-ce pas ?

Mais au fait, tu as peut-être raison, je suis peut-être le seul à n’avoir aucun intérêt pour la Coupe du monde…

UN PEU D’HUMOUR

Dimanche dernier, la direction de la section sportive du quotidien La Presse demandait à ses lecteurs quel avait été leur meilleur moment de la Coupe du monde.

Ma réponse : lorsque j’ai éteint ma télé après avoir écouté les premières minutes d’un match !

MAG SPORTS

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2022-12-03T08:00:00.0000000Z

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