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BROMONT ET LA MRC BROME-MISSISQUOI EN MODE SOLUTION

JEAN-FRANÇOIS GUILLET jean-francois.guillet@lavoixdelest.ca

La MRC Brome-Missisquoi et la municipalité de Bromont mettent l’initiative Mobi sur pause, car aucun transporteur n’a répondu au troisième appel d’offres. Or, il n’est pas question d’abandonner le projet de transport collectif. Des pistes sont envisagées pour sortir du cul-de-sac.

« On va prendre un temps de recul et voir comment on aligne notre plan de match. De toute évidence, il ne se passe rien pour le moment. Sans fournisseur, on ne peut pas donner le service », a indiqué en entrevue le maire de Bromont, Louis Villeneuve.

En fait, après avoir mené un projet pilote de transport collectif par navette l’an dernier, Bromont est prête à passer à l’étape suivante en implantant un service permanent. Trouver un transporteur est donc prioritaire. À ce chapitre, les modalités des trois appels d’offres étaient différentes. Initialement, on misait sur un contrat de neuf mois, assorti d’une option de trois mois, a mentionné la directrice générale adjointe et coordonnatrice des transports à la MRC Brome-Missisquoi, Mélanie Thibault. Mais, aucun fournisseur n’a répondu.

« Ensuite, comme c’était pour couvrir la période de l’été, on est retourné en appel d’offres, mais uniquement pour 16 semaines. On voulait simplement s’assurer d’avoir une continuité des services. On avait eu une soumission, mais à un prix très élevé. La Ville n’avait donc pas fait l’adjudication du contrat », a rappelé Mme Thibault.

La MRC, de concert avec Bromont, a donc choisi « d’aller ailleurs » pour le troisième appel d’offres. « On est allés pour une très longue période. Le premier choix était de cinq ans avec une année d’option, avec l’électrification des transports à partir de la deuxième année. La seconde option était de trois ans, avec [une possibilité d’ajouter] deux années », a dit la représentante de la MRC. Mme Thibault constate que le marché actuel est « très difficile » en transport collectif. « Il y a peu d’entreprises. Et les prix ont monté de façon très importante. Le contexte de pénurie de maind’oeuvre est clairement associé à tout ça », a-t-elle résumé, soulignant aussi que les subventions du ministère des Transports du Québec dans ce créneau n’ont pas été majorées en fonction du contexte inflationniste.

PISTES

Le projet de transport collectif est vaste et s’étend à l’ensemble de la région. L’initiative s’articule entre autres autour d’une plateforme qui fait le pont entre tous les services offerts dans de nombreuses MRC en Estrie. Outre la structure numérique de transport, la MRC Brome-Missisquoi planche sur le laboratoire d’innovation sur la mobilité intelligente et territoriale, le LI-MIT.

« L’idée, c’est de regarder l’offre actuelle, de la repenser et de la réinventer. Ensuite, on fera des bancs d’essai », avait fait valoir Mme Thibault en mars dernier. On mise notamment sur l’autopartage et le covoiturage.

En ce qui concerne précisément

Mobi à Bromont, une révision des types de financement est à prévoir. « Il va falloir être plus créatifs. Présentement, c’est extrêmement difficile pour des organismes en transport de pouvoir vivre avec les coûts de services », a indiqué Mélanie Thibault. « L’Idée, c’est de revoir la demande, a-t-elle ajouté. Réévaluer les besoins et espérer avoir un contrat adapté aux besoins des usagers. »

Malgré les revers avec les trois appels d’offres, la directrice générale adjointe se dit « encore positive ». Par ailleurs, la MRC se questionne à propos du recours à des véhicules de transport électriques. « Est-ce que le marché est rendu là ? Je n’en suis pas certaine, a dit la coordonnatrice des transports. On devrait peut-être y aller pour un an ou deux avec des autobus à essence. »

La MRC souhaite rencontrer des représentants de transporteurs dans la région pour avoir l’heure juste avant de relancer un nouvel appel d’offres. « Peutêtre que nos exigences ne s’accordent pas avec la capacité du marché à offrir le service. Qu’estce qui a fait qu’ils [les transporteurs] n’ont pas déposé quoi que ce soit ? On ne veut pas avoir de l’information privilégiée et se faire promettre un contrat. On veut uniquement comprendre pourquoi on s’est retrouvé avec un appel d’offres sans soumissionnaire », a mentionné la DG adjointe.

Parmi les autres pistes, la MRC envisage d’avoir sa propre flotte de véhicules. Toutefois, en raison des critères des programmes d’aide financière de Québec, la MRC n’est pas admissible si elle lance son service de transport collectif.

« Il faudrait peut-être revoir le mode de gouvernance, a dit Mme Thibault. Ouvrons notre tiroir de possibilités pour avoir plus de flexibilité. » À ce chapitre, on pourrait notamment créer un organisme à but non lucratif qui chapeauterait le projet.

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