UNE USINE DE RECYCLAGE DE DÉCHETS ÉLECTRONIQUES À GRANBY

Les trois terrains industriels qui seront créés avec le morcellement du site laissé vacant avec le départ du Club d’avion modèle de Granby sont déjà réservés, a appris La Voix de l’Est. L’un d’eux sera occupé par la jeune pousse GreeNovel, qui lancera la construction d’une usine pilote au printemps 2023.

« C’est une très grande étape pour nous », affirme Sherif Farag, vice-président de l’entreprise qui loge actuellement dans les locaux du Centre d’innovation et de technologies industrielles de Granby (CITIG).

GreeNovel, fondée et présidée par la doctorante en chimie, Mai Attai, a développé de nouvelles technologies pour le recyclage des déchets électroniques. Son travail n’est d’ailleurs pas passé inaperçu.

L’entreprise s’est illustrée, en octobre dernier, lors du gala ICIS Innovations Awards 2022 de l’industrie chimique, qui se tenait à Londres, en Angleterre. Elle a remporté le prix de l’innovation.

GreeNovel a en outre obtenu cet automne un important contrat du gouvernement fédéral pour le recyclage de ses déchets électroniques, notamment ceux générés par la fermeture de plusieurs centres de données au cours des prochaines années.

C’est d’ailleurs afin d’être en mesure d’aller de l’avant avec ce contrat que la construction d’une usine pilote s’est imposée, précise M. Farag. Des démarches pour acquérir le terrain sont en cours. Le projet doit se réaliser en deux phases. À terme, un immeuble de 30 000 pieds carrés devrait s’élever sur le site. L’investissement nécessaire n’est pas précisé. Après la mise en service de l’usine, plus d’une cinquantaine d’embauches sont prévues.

DÉTOURNER LES DÉCHETS DU DÉPOTOIR

« L’usine sera essentiellement dédiée au recyclage des plastiques contaminés, incluant notamment ceux provenant des déchets électroniques. Les composantes métalliques seront aussi récupérées », dit Émir Tsabet, expert senior en recherche et développement chez GreeNovel.

« D’autres types de déchets y seront également traités tels que les équipements de protection individuelle, ajoute M. Tsabet. Cela permettra de détourner des quantités considérables de déchets contaminés des sites d’enfouissement, tout en les réintroduisant dans les chaînes d’approvisionnement pour la production de nouveaux biens. »

Depuis sa création en 2019, GreeNovel affirme avoir déposé plus de douze brevets d’invention pour convertir des matériaux complexes, tels que les déchets électroniques, en des produits à haute valeur ajoutée.

Selon les dirigeants de l’entreprise, Granby a plusieurs atouts pour la réalisation de leurs projets. D’une part, ils affirment être reconnaissants de l’accompagnement réalisé par le CITIG, qui fait office d’incubateur industriel. Cela leur a permis de faire avancer leurs

« L’usine sera essentiellement dédiée au recyclage des plastiques contaminés, incluant notamment ceux provenant des déchets électroniques. Les composantes métalliques seront aussi récupérées. »

— Émir Tsabet, expert senior en recherche et développement chez GreeNovel.

démarches, disent-ils. La position géographique de la ville leur permet, d’autre part, d’avoir accès à un « très large bassin de clients et de fournisseurs ».

BELLE VITRINE

« C’est une belle vitrine [pour Granby], souligne pour sa part le directeur général de Granby Industriel, Patrick St-Laurent. C’est une entreprise dans un domaine de haute technologie, le recyclage de déchets électroniques. »

Selon M. St-Laurent, le lot du boulevard Industriel qui sera récupéré par la Ville de Granby, alors qu’elle a récemment décidé de ne pas renouveler le bail qui la liait au Club d’avion modèle de Granby, sera en fait divisé en quatre.

« La première section, située près de l’usine d’épuration actuelle, demeurera à la Ville. Le reste du terrain sera divisé en trois lots afin d’accueillir trois projets spécifiques », dit le DG de Granby Industriel.

La PME GreeNovel fait partie de l’équation. Les deux autres projets seront confirmés ultérieurement, mais ils sont actuellement « réservés » par des entreprises déjà en activité qui souhaitent construire de nouveaux bâtiments, précise Patrick St-Laurent.