UN APPEL DE SON AMI WALLY

Jacques Dussault n’a jamais pensé aboutir un jour au Temple de la renommée du football canadien. «Bien honnêtement, ce genre de choses ne m’allument pas plus que ça», explique-t-il.

À preuve, sa réaction quand son ami Wally Buono l’a appelé pour lui annoncer la nouvelle, il y a une dizaine de jours.

«Ça me fait toujours plaisir de lui parler, précise Dussault de son ancien collègue pendant trois ans à Montréal. Ma réaction... il a dû me trouver plate. Ç’a été de dire qu’est-ce que je fais là? Je ne m’attendais pas à cette chose. Ce n’était pas un but. Je ne le réalise pas encore.»

«Je ne suis pas tellement bon dans ces grosses affaires-là. Je suis plus à l’aise sur un terrain de football. Je n’aime pas beaucoup parler de moi. D’un autre côté, je trouve ça drôle de recevoir ça quand tu fais un métier que tu adores. Jamais une personne n’a dû me pousser pour aller travailler durant toutes ces années.»

À l’aube de ses 73 ans, Jacques Dussault est fier de voir l’évolution à grande vitesse du football canadien et surtout québécois depuis un quart de siècle.

«Je me rappelle de mes premières saisons avec les Alouettes dans les années 1980. Le repêchage s’arrêtait presque après cinq ou six noms de joueurs canadiens. Le calibre n’était pas de niveau auquel il a explosé aujourd’hui. Tu retrouves trois universités francophones avec des équipes. Les jeunes sont bien encadrés avec des préparateurs physiques. Tu vas voir des receveurs de 6’3’’ dans les écoles secondaires. À l’époque, ils étaient des perles rares. Le coaching s’est aussi beaucoup amélioré. Il faut accorder du crédit au Rouge et Or de l’Université Laval. Il a amené un enthousiasme dans une partie du Québec où le football était plus ou moins populaire. Je suis bien placé pour parler. Je viens de Québec et de SainteFoy. Quand tu parlais de football à l’époque, tu te faisais regarder drôlement!»