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DEUX NOUVELLES SOURCES D’EAU POTABLE DANS LA MIRE

JEAN-FRANÇOIS GUILLET jean-francois.guillet@lavoixdelest.ca

Bromont a décidé de miser sur des nappes souterraines comme plan B pour éviter de tarir sa source principale d’eau potable, la rivière Yamaska. Les recherches amorcées en 2022 ont porté leurs fruits, si bien que deux sites semblent avoir un grand potentiel.

« On a balayé le territoire de Bromont avec des cartes géologiques et des radars pour voir où seraient les meilleures sources d’eau souterraine. On a identifié quelques endroits », a indiqué en entrevue le directeur des services techniques à Bromont, Steve Médou.

Ces investigations ont été réalisées par la firme bromontoise spécialisée en hydrogéologie Laforest Nova Aqua.

Un des sites ayant le plus fort potentiel est au pied du mont Berthier. Le second lieu propice est près du tout nouveau vélodrome. La prochaine étape consistera à faire des essais de pompage à la suite du forage d’un puits jusqu’à la nappe phréatique. « On verra quelle quantité d’eau elle pourra nous donner. On fera aussi des analyses pour déterminer la qualité de cette eau et les enjeux de traitement [pour la rendre propre à la consommation] », a expliqué Steve Médou.

Les tests sur la nappe souterraine du site du mont Berthier devraient être réalisés au cours de l’automne prochain. Comme ce terrain n’est pas détenu par la Ville, des pourparlers sont en cours avec le propriétaire de l’endroit pour avoir le feu vert pour y accéder.

Étant donné que l’enveloppe budgétaire (environ 45 000 $) ne permet pas de faire les tests de forage aux deux emplacements cette année, les évaluations sur le site du vélodrome pourraient être réalisées en 2024.

Si l’une des deux sources complémentaires d’eau répond aux exigences, la municipalité devra ensuite trouver le meilleur moyen de la canaliser vers le réseau principal. « Est-ce que ça se ferait par un lien direct ou un réservoir ? Ça reste à déterminer au niveau de l’ingénierie », a mentionné le directeur des services techniques. « À terme, a-t-il ajouté, l’idée est de pallier de forts étiages ou un déversement de pétrole dans la rivière pour avoir une autre source d’eau. »

RISQUES POUR LES PUITS

Puiser l’eau souterraine pour approvisionner les secteurs desservis par l’aqueduc pourrait-il affecter les puits des résidences avoisinantes ? « Effectivement, ça pourrait arriver, a concédé M. Médou. Il y a aussi des calculs qui peuvent être faits pour évaluer le rabattement de la nappe phréatique et voir les incidences dans les puits environnants. »

Selon Steve Médou, seules quelques maisons « dans le haut du mont Berthier » ont des puits. « Il n’y a donc pas grand risque de [tarir ces sources] », a-t-il spécifié. « Et dans le secteur du vélodrome, il y a plus de puits. Des études seraient faites par l’hydrogéologue pour aller de l’avant. Si des maisons sont affectées, on trouvera un moyen de compenser pour s’assurer que ces résidences soient toujours approvisionnées en eau », a fait valoir le directeur des services techniques.

Advenant que les deux sites aient un potentiel équivalent, la Ville se tournera vers celui qui « aura le moins d’impacts ». « Il se pourrait aussi que l’on ait besoin des deux sources d’eau », a souligné Steve Médou.

La Ville dispose de réserves d’eau potable permettant de desservir la population durant près de 48 heures, avait indiqué l’ex-directeur général de la municipalité, Éric Sévigny, en mars 2022.

Avoir une seconde source d’eau potable demeure un projet de longue haleine qui ne sera pas bouclé « avant plusieurs années », a mentionné M. Médou, notamment en raison des contraintes techniques.

PROTECTION DES SOURCES

Une analyse de la vulnérabilité

des sources d’eau potable de Bromont a récemment été réalisée. Il s’agissait d’une exigence gouvernementale. De cette investigation a émané un plan d’action.

Or, Québec vient de lancer un programme pour l’élaboration des plans de protection des sources d’eau potable et Bromont compte y adhérer via la MRC Brome-Missisquoi. Une résolution a été adoptée en ce sens par les élus bromontois lors de la récente séance du conseil. « On est bien conscients que la gestion de l’eau est un enjeu commun. Au Québec et dans notre région », a indiqué la coordonnatrice aux infrastructures et à la gestion des actifs à Bromont, Justine Baudart.

Une demande de subvention doit être déposée dans le cadre du projet de partenariat, qui sera présenté au conseil des maires de la MRC de Brome-Missisquoi, le 19 septembre.

Les municipalités participantes bénéficieront de l’expertise de l’OBV Yamaska et de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), a mentionné Mme Baudart. À terme, outre l’aide pour peaufiner le plan d’action, Bromont espère aussi obtenir l’aide du gouvernement provincial pour mettre en place la série de mesures pour protéger davantage les sources d’eau potable sur son territoire.

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2023-09-16T07:00:00.0000000Z

2023-09-16T07:00:00.0000000Z

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