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L’ANNÉE COMPLÈTEMENT FOLLE DES METS DE 1986

IAN BUSSIÈRES ibussieres@lesoleil.com Gary Carter et les Mets célèbrent leur victoire lors du cinquième match de la série de championnat de la Ligue nationale face aux Astros, en 1986. — P⋆OTO ARC⋆IVES AP

Vous avez peut-être regardé le documentaire 30 for 30: Once upon a time in Queens diffusé cette semaine sur ESPN, qui raconte l’épopée complètement folle des Mets de New York de 1986. Ils étaient bons, ils le savaient, ils étaient condamnés à gagner et ils l’ont fait tout en transformant leur saison en un vrai gros party. Pour me ramener dans l’atmosphère de cette année exceptionnelle, j’ai téléphoné au releveur droitier Doug Sisk pour qu’il m’en donne sa version à lui.

«Je n’ai pas eu la chance de voir 30 for 30. J’imagine qu’ils parlent de la boisson, de la drogue et des femmes? Disons qu’on était plutôt un groupe de gars qui aimaient jouer aux cartes et qui étaient connus pour prendre une bière ou deux... Seulement une petite partie des membres de l’équipe touchait à la drogue», assure Sisk, maintenant représentant dans l’industrie du vin dans l’état de Washington.

Dans cette équipe bigarrée, Sisk faisait partie, avec le releveur Jesse Orosco et le voltigeur Danny Heep, d’un trio surnommé le «Scum Bunch» reconnu pour aimer particulièrement boire et jouer de vilains tours durant les voyages en avion. «Quand on nolisait un avion, c’était notre avion! Je crois que s’il y avait eu les téléphones cellulaires d’aujourd’hui à cette époque, la moitié de nous auraient abouti en prison! Par contre, il fallait se méfier des journalistes qui voyageaient avec nous!»

Sisk assure cependant que cette propension à faire la fête ne nuisait pas à l’équipe sur le terrain. «Avant toute chose, on voulait gagner. On savait que si on ne gagnait pas, il y aurait des conséquences. Tout le monde s’attendait à ce qu’on gagne et dès le camp d’entraînement, le gérant Davey Johnson nous avait dit que nous allions gagner et que nous allions gagner beaucoup», se souvient-il.

Pour sa part, Sisk se relevait d’une chirurgie au coude droit qui avait mis fin à sa saison. «J’avais eu une très mauvaise saison en 1985. Je me rappelle d’un match contre les Expos après lequel je n’avais pas été capable de mettre mon bras dans mon manteau. Finalement, j’avais des éclats d’os dans le coude et j’ai été opéré en septembre

1985. En 1986, j’ai terminé la saison avec 4 victoires, 2 défaites, une victoire préservée et une moyenne de 3.06 en 70 manches et deux tiers, mais les fans des Mets ne m’ont jamais pardonné ma mauvaise saison en

1985», raconte celui qui a été expédié aux Orioles de Baltimore après la saison 1987.

Les Mets ont terminé 1986 avec 108 victoires et 54 défaites, 21 matchs et demi devant les Phillies de Philadelphie au sommet de la division Est de la Ligue nationale, pour ensuite remporter la Série mondiale en sept matchs contre les Red Sox de Boston, la fameuse finale où les Sox ont raté leur chance lors du sixième match quand une balle frappée par Mookie Wilson est passée entre les jambes du premier but Bill Buckner.

«On entend toujours parler de ça, bien sûr, de ce match où les bouteilles de champagne attendaient dans le vestiaire des Red Sox. Une chose que tu n’entendras pas souvent, c’est que pour cette série, les Mets avaient tous signé des balles qui ont été remises aux Red Sox et les Red Sox avaient fait la même chose pour les Mets. Cependant, on n’a jamais eu les nôtres parce que quelqu’un les a volées le même soir! On n’a jamais su qui», se souvient le releveur qui s’est probablement vite consolé avec sa bague de la Série mondiale.

LE KID ET LE HAWK

Tant qu’à avoir Sisk au bout du fil, je n’allais pas rater l’occasion de lui parler de Gary Carter, l’ancien receveur des Expos de Montréal qui était un rouage important des Mets de 1986. «C’était un gars incroyable et jamais un mauvais mot ne sortait de sa bouche. Oui, il aimait beaucoup les caméras, mais il faisait tout ce qui lui était demandé, il signait toujours des autographes», raconte Sisk, qui se souvient aussi de sa première apparition publique avec Carter.

«C’était à l’émission de télé Good Morning America, qui avait organisé un concours de bulles avec de la gomme “balloune”! Je ne me souviens plus qui d’entre-nous avait gagné, mais je me souviens que Gary avait demandé de la gomme sans sucre!», rigolet-il. «Gary avait été une très grande acquisition pour nous. Je sais que Keith Hernandez était notre capitaine, mais Gary était l’épine dorsale du club. Il avait beaucoup de talent, mais il avait aussi un grand coeur», poursuit-il à propos du «Kid», décédé en 2012 à 57 ans.

Sisk se souvient aussi d’un autre Expos, Andre Dawson, qu’il avait affronté à son troisième match dans les majeures le

15 septembre 1982. «Je venais d’arriver au monticule en fin de onzième manche. La marque était de 5-5 et le premier frappeur était Andre. Il a frappé un long circuit et j’ai subi ma première défaite dans les grandes ligues! J’ai vite compris à quel point le “Hawk” était bon!», poursuit celui qui avait donné quelques jours plus tôt son premier coup sûr à Willie Stargell, la légende des Pirates de Pittsburgh qui en était à ses derniers milles.

Pour l’ex-releveur qui fêtera bientôt son

64e anniversaire, les Mets de 1986 restent une équipe fantastique et cette saison constitue encore pour lui une époque merveilleuse. «Il y avait tellement de talent dans cette équipe et la plupart des joueurs avaient été développés par les Mets», conclut-il, ajoutant que la camaraderie avec ses anciens coéquipiers a survécu à l’épreuve du temps.

«Chaque année, on se rencontre à New York, quelque chose qu’on n’a malheureusement pas pu faire depuis la pandémie. Je me souviens encore de la première fois où on avait fait ça, il avait fallu barricader l’hôtel tellement il y avait de gens qui s’étaient présentés sur place pour nous voir!»

MAG SPORTS

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2021-09-18T07:00:00.0000000Z

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