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COMMENT ÉVITER LE DÉCROCHAGE CHEZ LES FEMMES

isabelle.gagnon@cn2i.ca | Collaboration spéciale ISABELLE GAGNON — PHOTO 123RF

J’ai envie cette semaine d’utiliser cet espace pour traiter de la place des femmes dans l’univers sportif.

Mise en garde : cette chronique n’est nullement un message féministe !

C’est simplement une évaluation de la situation, avec des pistes pour contrer le décrochage.

C’est un sujet fascinant, car il a beaucoup évolué à travers les siècles.

Dans l’Antiquité, les femmes grecques pratiquaient librement, entre elles, des activités sportives. Tous les quatre ans, une compétition de course à pied de 160 mètres était organisée. En l’an 320, elles ont pu s’adonner à la pratique du tennis, de l’équitation, de la natation et de la gymnastique. Toutefois, ces disciplines avaient la connotation d’être nobles et gracieuses. Il s’est produit d’ailleurs un temps d’arrêt au Moyen Âge, car le corps de la femme devint un sujet tabou et ne pouvait être exposé de la sorte.

Ce tabou a longtemps résisté. Vous souvenez-vous de cette photo où une femme vêtue de coton ouaté, au départ du marathon de Boston en 1967, Kathrine Switzer, Allemande officiellement inscrite, s’était fait agripper par un des organisateurs de la compétition afin de l’empêcher de compétitionner ? Ce n’est qu’aux Jeux olympiques de Los Angeles en 1984 que les athlètes féminines ont été autorisées à courir au marathon. Cinquante athlètes y participaient ! Ce nombre a triplé aux Jeux olympiques de Rio. Cette participation des athlètes féminines aux Jeux olympiques a progressé des Jeux d’été 1912, où le taux de participation était de 2 % du nombre total d’athlètes, comparativement à 50 % à Tokyo en 2021. Un autre exemple de réussite et de cette place gagnée par les femmes pour les femmes : l’Américaine Billie Jean King, qui a rendu possible l’égalité entre les hommes et les femmes au US Open. Ces icônes féminines sont la preuve que la relation du sport et de la femme connaît un progrès marquant et encourageant dans l’ère actuelle.

Faits très encourageants avec certaines données récentes, désormais 63 % des femmes selon le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport pratiqueraient une activité physique de façon régulière comparativement à 69 % chez les hommes.

UN FLÉAU

Mais la question qui demeure en 2021: pourquoi y a-t-il encore 30 % de décrochage de la pratique sportive entre les 10 et 17 ans, soit le passage du primaire au secondaire ? À ce pourcentage, les jeunes filles représentent un ratio encore plus élevé que les jeunes garçons, n’atteignant pas la recommandation minimale quotidienne qui est de 60 minutes d’activité par jour.

Les motifs évoqués ? En premier lieu, la perte de plaisir ! Elle est liée à des horaires chargés enfant-parent, des problématiques de transport pour les activités, de nouveaux intérêts, un sentiment de ne pas avoir les qualités requises pour pratiquer un sport, principalement causé par des changements corporels et la pression de performance de groupe.

Malheureusement, la pandémie n’a pas diminué ce fléau, bien au contraire. Une fille sur quatre a abandonné la pratique de son activité sportive. L’environnement et les personnes gravitant autour de ces jeunes filles ont pu aider ou nuire à la reprise du sport.

Comme pistes de solution chez les adolescentes, une d’entre elles serait de diminuer les situations où les inégalités dans la pratique sportive sont présentes. À titre d’exemple, former des équipes entre amies. L’organisme Fillactive en est un bel exemple concret. Cet organisme a comme but idéal d’amener Bien choisir un partenaire d’entraînement augmentera la motivation à bouger. les adolescentes à bouger entre elles, à s’encourager en suivant un programme bien établi et adapté, les amenant à une activité défi et récompense. Au département des Sciences de l’éducation à l’Université du Québec à Trois-Rivières, des études ont été effectuées sur ce qui pouvait influencer le plus positivement les adolescentes dans la pratique de bonnes habitudes de vie. Bouger, bien se nourrir et s’hydrater et la réussite scolaire découleraient en grande partie du soutien affectif familial et parental, des appuis et des encouragements. L’élément à éviter : l’obligation !

Chez les femmes adultes, il existe également une diminution ou un arrêt de la pratique sportive, majoritairement entre 20 et 44 ans. Les responsabilités parentales et maternelles, celles professionnelles, le manque d’acquisition d’habiletés physiques plus jeune et le manque de temps et d’énergie sont les justifications évoquées au sein de sondages et études au Québec. L’entraînement tendrait à reprendre vers l’âge de 45 ans.

Pour pallier et contrer ce détachement de la pratique sportive, certains éléments motivateurs existent ! Des femmes opteront pour les centres de conditionnement physique ou des groupes d’entraînement réservés aux femmes, notamment. Bien sélectionner son partenaire d’entraînement, l’environnement et le moment de la journée où votre énergie est bonne va aider à trouver la motivation pour bouger.

En fin de compte, pour ne pas décrocher, il y a certaines règles :

1) Faites-le pour vous et pour avoir du plaisir !

2) Voyez le sport comme une occasion de vivre un bon moment social !

3) Oubliez ce que les autres vont penser !

4) Fixez-vous des objectifs qui vous parlent et qui sont réalistes !

5) Respectez vos limites personnelles !

Derrière chaque femme sportive se cache une passion, un rêve…

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2021-09-18T07:00:00.0000000Z

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