«On est dans une 4e vague, mais ça va»

La situation de la COVID-19 est stable en Estrie. « Depuis quatre semaines, on ne peut pas dire qu’on a une explosion. On n’a pas une courbe ascendante. On a une stabilité dans le nombre de cas. Bien sûr, ces cas sont chez les plus jeunes, car les plus vieux sont plus vaccinés », explique le directeur de la Santé publique de l’Estrie, le Dr Alain Poirier.

« Depuis quatre semaines, on est toujours entre 150 et 200 cas, ajoute le Dr Poirier. On aimerait mieux que ça baisse, mais que ça ne monte pas, c’est une bonne nouvelle. On n’est pas comme à Montréal ou à Laval où les courbes sont ascendantes. On est dans une quatrième vague, il n’y a pas de doute, mais ça va. »

Actuellement, la majorité des malades sont déclarés positif au variant Delta. Mais règle générale, les gens ne s’en tirent pas plus mal. « L’Institut national de santé publique présente régulièrement l’efficacité de la vaccination. [...] Maintenant que le variant Delta est à peu près installé, il n’y a pas de changement pour l’efficacité du vaccin. Les gens ne sont pas plus malades et le vaccin continue d’être efficace. On applaudit ! On espère que ça va durer », souhaite le Dr Poirier, mentionnant cependant que d’autres variants pourraient entrer dans la danse.

Côté vaccination, les 18-30 ans tirent encore de la patte. « Et il y a un peu plus de cas chez les non-vaccinés. Ça ne veut pas dire qu’il n’y en a pas chez les vaccinés, le vaccin n’est pas efficace à 100 %. La majorité des Estriens sont vaccinés, mais une petite proportion n’est pas protégée par le vaccin », rappelle le Dr Poirier, mentionnant qu’il y a « dix fois plus de cas chez les non-vaccinés ».

Chez les 12 ans et plus, « 75 % des nouveaux cas n’étaient pas adéquatement protégés », ajoute le Dr Julien Michaud-Tétreault, résident en santé publique.

Le taux d’hospitalisations diminue aussi. « Dans la première vague, 11 % des malades étaient hospitalisés. À la deuxième, c’était 5,1 %. La troisième, c’était 4,8 %. Actuellement, c’est 2,5 % », expose le Dr Poirier.

HAUSSE DES HOSPITALISATIONS

Cependant, dans la dernière semaine, l’Estrie a noté une augmentation importante des patients hospitalisés à cause de la COVID-19, de six à douze vendredi.

Et une remontée de la popularité des tests est remarquée avec l’arrivée de l’automne. « Au plus bas, pendant l’été, on était à 500 tests par semaine. On a remonté graduellement et la semaine dernière, on a atteint les 1100. On va probablement le dépasser cette semaine. »

Quel ratio de ces gens est positif ? « Cet été, c’était zéro, répond le Dr Poirier. Mais là, ça repart avec la quatrième vague. Au plus haut dans cette vague, c’était 3 %. »

À titre comparatif, lors des deux premières vagues, 8 % des personnes testées étaient déclarées positives.

Or, les gens qui devraient se faire tester semblent répondre moins à l’appel. « Parmi les gens qui ont une indication à se faire dépister, un peu plus de 50 % des gens ne sont pas allés se faire dépister. Il y a peut-être une fatigue, il va falloir garder un oeil là-dessus », analyse Julien Michaud-Tétreault.

Si la tendance se maintient, le rhume et la grippe pourraient faire leur retour cette année après un an de quasi-absence. « Il y a des voyages internationaux et les gens ont plus de contacts. Toute la génération qui est née depuis deux ans qui a vu moins de virus respiratoires, elle va les voir un peu plus. Est-ce qu’on est prêts à les recevoir ? Oui et non », mentionne le Dr Poirier, déclarant que les hôpitaux de la région sont déjà débordés « pour plein d’autres raisons ». « Ce sont des symptômes qui se ressemblent et on a plein de consultations pour ça, résume-t-il. Tant qu’on est embourbés par la COVID-19 et qu’on n’a pas réussi à baisser toutes nos listes d’attente, même si la COVID n’existait plus, j’encourage les gens à prendre des mesures de contrôle et prévention des infections. C’est simple comme se laver les mains et porter le masque. »

Depuis le début de la pandémie, il y a eu 15 949 Estriens déclarés positifs à la COVID-19 en Estrie, et il y a eu 356 décès.