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DIX BATAILLES ÉLECTORALES OÙ LA LUTTE SERA FÉROCE

THOMAS LABERGE tlaberge@lescoops.ca Les Coops de l’information

Le résultat des élections fédérales est bien difficile à prévoir. Alors que les libéraux partaient en tête, les conservateurs sont remontés dans les sondages. À l’heure actuelle, les deux partis les plus susceptibles de former le gouvernement sont au coude à coude et il reste bien peu de temps pour renverser la tendance. Plusieurs luttes féroces seront à surveiller le 20 septembre. Tour d’horizon des candidats qui pourraient faire basculer leur circonscription. › CHICOUTIMILE FJORD

Lors de la dernière élection fédérale de 2019, la circonscription conservatrice de Chicoutimi-Le Fjord a failli passer aux mains des bloquistes. La candidate Valérie Tremblay a perdu par seulement 834 votes face au conservateur Richard Martel.

Pour cette élection, le Bloc québécois compte bien prendre sa revanche. Pour ce faire, il mise sur l’ancienne présidente de la Fédération interprofessionnelle en santé du Québec au Saguenay-Lac-Saint-Jean, Julie Bouchard. « Partout où je vais, les gens me reconnaissent : “Ah oui, c’est la madame de la télévision qui s’occupe des infirmières” », raconte-t-elle.

Elle croit que sa notoriété lui permettra de vaincre son adversaire conservateur qui est aussi le lieutenant québécois pour le parti. « Je pense que la différence entre moi et M. Martel qui va faire en sorte que les gens vont cocher Julie Bouchard sur leur bulletin de vote, c’est que durant la dernière année de la pandémie, je me suis tenue debout », lance-t-elle.

Dans les dernières années, la circonscription de Chicoutimi-Le Fjord a été représentée par le Parti libéral, le Parti conservateur, le NPD et le Bloc québécois.

› BEAUCE

Le chef du Parti populaire, Maxime Bernier, a été battu en Beauce par son ancien parti lors des dernières élections. Qu’à cela ne tienne, le Beauceron compte bien reconquérir la circonscription.

Selon le site d’agrégation de sondages 338Canada, il a des chances de remporter son pari. Le chef du Parti populaire talonne l’ancien maire de Saint-Elzéar et député conservateur sortant, Richard Lehoux. La formation de Maxime Bernier a d’ailleurs monté dans les intentions de vote dans les derniers jours.

Il n’a pas été possible d’avoir une entrevue avec le chef du Parti populaire. Dans un courriel envoyé par son attaché, Martin Masse, on indique que Maxime Bernier veut convaincre les Beaucerons qu’il est le même qui s’est battu pour eux pendant

13 ans comme député. « Je suis le même Maxime Bernier qu’ils [les Beaucerons] ont élu en

2006, 2008, 2011 et 2015. [...] Le même qui a défendu avec acharnement leurs dossiers à Ottawa. Le même qui défendait les valeurs beauceronnes de liberté, de responsabilité et d’entrepreneurship », peut-on lire dans sa déclaration de lancement de campagne.

Maxime Bernier a provoqué de nombreuses controverses dans les derniers mois. Foncièrement contre les mesures sanitaires et les confinements, il a affirmé qu’il ne voulait pas se faire vacciner puisqu’il est jeune et en bonne santé. Il s’est fait arrêter au Manitoba, car il a refusé de se plier à la quarantaine obligatoire de la province.

Bien qu’il veuille regagner son siège en Beauce, « Mad Max » passera la soirée électorale du 20 septembre… en Saskatchewan.

› BERTHIER– MASKINONGÉ

La néo-démocrate Ruth Ellen Brosseau veut reprendre la circonscription de Berthier–Maskinongé face à son adversaire bloquiste Yves Perron.

« Candidate poteau » élue lors de la vague orange de 2011, Ruth Ellen Brosseau est devenue une figure importante du NPD avec les années. Réélue en 2015, elle s’incline face à son adversaire bloquiste lors de l’élection de 2019. Un peu moins de trois points de pourcentage séparaient les deux aspirants élus.

La candidate travaille maintenant pour regagner la confiance des électeurs de Berthier-Maskinongé. Elle s’est beaucoup impliquée dans sa communauté. « Le travail de terrain est vraiment important. Les choses changent vite en politique », dit-elle. Et à quelques jours du scrutin, elle s’active avec son équipe, composée d’une cinquantaine de bénévoles. « On mise beaucoup sur les médias sociaux. Je me promène sur le terrain, je rencontre le plus de gens possible tout en respectant les mesures sanitaires. [...] Il y a une mobilisation pour faire sortir le vote », explique-t-elle.

Ruth Ellen Brosseau constitue un espoir pour le NPD au Québec. Alexandre Boulerice étant le seul néo-démocrate restant dans la province, la candidate de BerthierMaskinongé aimerait bien aller lui prêter main-forte à Ottawa.

› SHEFFORD

Shefford sera le théâtre d’un autre combat revanche. L’ancien député libéral Pierre Breton, élu de 2015 à 2019, a été battu lors de la dernière élection par la bloquiste Andréanne Larouche. Cette dernière l’a coiffé par seulement 898 votes.

Cette défaite n’a pas découragé Pierre Breton qui compte bien reconquérir son siège le 20 septembre. « On se relance dans cette élection-ci! », affirme-t-il avec enthousiasme.

Pierre Breton a d’ailleurs reçu

un appui de taille, celle du lieutenant libéral pour le Québec, Pablo Rodriguez, avant même qu’il officialise sa candidature. Pour gagner, Pierre Breton va à la rencontre des citoyens, il fait des appels par centaines et du porteà-porte. « Ça se gagne vote par vote.

C’est la raison pour laquelle c’est une campagne qui se fait sur le terrain à la rencontre des gens », dit-il.

Alors que la campagne tire à sa fin, son équipe et lui doivent s’assurer que les citoyens qui ont manifesté de l’intérêt pour sa candidature aillent voter. « C’est un travail de logistique, de planification et d’organisation », explique-t-il.

Selon 338Canada, la course entre Pierre Breton et

Andréanne

Larouche s’annonce très serrée.

› TROISRIVIÈRES

L’ancien maire de Trois-Rivières, Yves Lévesque, tentera une deuxième fois de remporter la circonscription du même nom sous la bannière conservatrice. Lors de l’élection de 2019, la course avait été très serrée entre lui, le candidat du Bloc québécois et celui du Parti libéral. Un scénario similaire risque de se reproduire le 20 septembre.

Selon les sondages, une lutte féroce est à prévoir entre Yves Lévesque, le libéral Martin Francoeur, mais aussi le bloquiste René Villemure. Bien qu’il ait perdu la dernière fois, Yves

Lévesque ne compte pas changer sa stratégie pour gagner son siège à la Chambre des communes. « Je fais plus de terrain. [...] Je vais dans les endroits où il y a beaucoup de monde. Je me promène dans les rues. Ça me permet de rencontrer beaucoup de gens en même temps. Ç’a toujours été ma façon de faire », explique l’ancien maire de Trois-Rivières. Il affirme être un candidat authentique qui assume sa vision et ses valeurs. « Si tu essaies de plaire à tout le monde, tu plais à personne! », lance-t-il.

› LA PRAIRIE

Les libéraux investissent beaucoup d’efforts pour rafler la circonscription de La Prairie au Bloc québécois. La fin de semaine dernière, la candidate libérale Caroline Desrochers a reçu des renforts de taille : le premier ministre sortant Justin Trudeau accompagné de poids lourds du parti comme Mélanie Joly, Pablo Rodriguez et Steven Guilbeault sont venus lui prêter main-forte dans sa lutte contre le bloquiste Alain Therrien.

Le chef libéral en a profité pour accuser Yves-François Blanchet de s’approprier le bilan de son parti. Pour tenter de gagner, Caroline Desrochers discute avec le plus d’électeurs possible, et pas seulement ceux qui votent traditionnellement libéral. « On fait ce travail parce qu’on veut représenter les citoyens, alors je trouve que c’est essentiel de leur parler », soutient-elle.

Caroline Desrochers talonne Alain Therrien, selon les sondages.

› QUÉBEC

L’ancien président du Conseil du Trésor, Jean-Yves Duclos, a gagné la circonscription de Québec par seulement 325 voix en 2019. Et la lutte risque fort bien d’être encore très serrée cette année, face au bloquiste Louis Sansfaçon.

Ce dernier doit toutefois faire face à un défi de taille : se faire connaître auprès des électeurs. « Je ne suis pas reconnu comme M. Duclos. Mais je suis dans la rue, je rencontre les gens et je me présente », explique-t-il.

Louis Sansfaçon n’est toutefois pas totalement inconnu. L’histoire de sa fille Émilie, emportée par un cancer, a touché beaucoup de gens. M. Sansfaçon et sa fille se battaient pour les droits des personnes fragilisées par la maladie. Il souhaite maintenant poursuivre cette bataille à Ottawa.

› ARGENTEUIL— LA PETITENATION

Un autre combat revanche attend les électeurs d’Argenteuil—La Petite-Nation. Après une défaite par seulement 729 votes, Yves Destroismaisons du Bloc québécois croit cette fois être en mesure de ravir la circonscription de l’Outaouais à son adversaire libéral Stéphane Lauzon.

Pour cette campagne, il redouble d’efforts afin d’aller chercher les précieux votes qui pourront faire la différence. Il peut compter sur une équipe d’environ une quinzaine de bénévoles. « On fait du pointage, on fait du porte-à-porte, on investit beaucoup de temps, moi et mon équipe, pour essayer de convaincre les gens de voter pour le Bloc cette fois-ci.

Le candidat bloquiste affirme que lors de la dernière élection, plusieurs citoyens n’ont pas voté, croyant qu’il n’avait aucune chance de l’emporter. Yves Destroismaisons doit maintenant les encourager à se rendre aux urnes. «Les gens se rappellent qu’on est passé proche la dernière fois. Les gens m’en reparlent et ils disent : “Cette fois, je vais aller voter”», raconte-t-il.

› SHERBROOKE

Candidate vedette pour le Bloc québécois, Ensaf Haidar tentera de ravir la circonscription de Sherbrooke à la libérale Élisabeth Brière.

Bien connu dans l’espace public, Ensaf Haidar est la conjointe du blogueur saoudien Raif Badawi, emprisonné depuis neuf ans en Arabie saoudite. Lors de la dernière élection, c’est le candidat néodémocrate Pierre-Luc Dusseault qui avait terminé deuxième, alors que le Bloc québécois avait pris la troisième marche du podium dans une course plutôt serrée.

Ensaf Haidar affirme que son combat pour libérer son mari l’a fait connaître à Sherbrooke. «Les Sherbrookois me connaissent. Je suis proche des Sherbrookois. J’écoute les gens. Je sais c’est quoi les problèmes ici», dit-elle.

La nomination de Ensaf Haidar pour le Bloc québécois a provoqué une petite controverse. En 2018, la femme a appuyé Maxime Bernier puisque ce dernier s’est montré sympathique à la cause de son mari. Aujourd’hui, elle s’identifie pleinement aux valeurs du Bloc québécois. «C’est le seul parti qui défend le Québec à Ottawa», lance-t-elle.

› KANATA– CARLETON

Un autre affrontement à surveiller se déroulera dans la circonscription de Kanata–Carleton, dans l’Est ontarien.

La députée libérale Karen McCrimmon a décidé de ne pas solliciter un autre mandat. En 2019, elle avait gagné avec la plus faible avance parmi toutes les circonscriptions d’Ottawa.

Le résultat du 20 septembre risque bien d’être encore plus serré, si bien que Kanata–Carleton pourrait passer du rouge au bleu. C’est bien ce qu’espère la candidate conservatrice Jennifer McAndrew qui talonne la libérale Jenna Sudds dans les sondages.

Jennifer McAndrew a refusé de nous accorder une entrevue. Dans une déclaration écrite, elle affirme que sa stratégie «reste la même depuis le début : nous travaillons fort sur le terrain et allons à la rencontre des électeurs afin de

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