MANQUE DE LOGEMENTS, DE MAIN-D’OEUVRE ET D’ENVIRONNEMENT

Dans la circonscription de BromeMissisquoi, nous nous sommes entretenus avec Marc-André Lacroix, directeur général de la Chambre de commerce de BromeMissisquoi, Nicolas Gauthier, directeur de la Corporation de développement communautaire de Brome-Missisquoi, et Patrick Melchior, préfet de la MRC pour savoir ce qu’ils pensaient de la campagne électorale fédérale.

Quel est l’enjeu principal de cette élection fédérale ?

Nicolas Gauthier (NG) : L’enjeu qui ressort le plus pour nous est le logement. Avec la flambée des prix, c’est une préoccupation constante pour le milieu communautaire. Avec cette crise, les propriétaires ont plus de choix parmi leurs futurs locataires, ce qui peut amener des comportements discriminatoires. Si tous les partis en ont parlé, il n’y a pas une assez grande volonté politique de s’attaquer au phénomène global de spéculation. Pour lutter contre la spéculation, les loyers devraient être davantage subventionnés, afin de déstabiliser le marché. Pour l’humain, se loger est un bien fondamental.

Marc-André Lacroix (MAL) : Le manque de main-d’oeuvre est très important au Canada, au Québec et dans la région. Ça touche les commerces et les entreprises à tous les niveaux. [...] La piste de solution à privilégier est de travailler avec les acteurs locaux. J’ai rencontré certains candidats et les principaux (partis libéral, conservateur, Bloc québécois) sont prêts à cela.

Patrick Melchior (PM) : L’économie et le manque de maind’oeuvre sont des enjeux majeurs, mais si l’environnement ne va pas bien, rien n’ira bien. Cet été, l’étiage de la rivière à Pike river était au plus bas de son histoire. La période des constats est révolue, et on se penchera sur des actions concrètes avec le futur élu au niveau fédéral.

Quelle annonce lors de cette campagne est selon vous un « bon coup » ?

NG : Le déclenchement des élections pendant l’été a créé du mécontentement parmi nos membres, qui n’ont pas eu le temps de rencontrer les candidats ni d’amener leur monde à s’approprier le contenu des différents programmes. Ça mène un aspect un peu antidémocratique.

MAL : Le soutien au projet de train Montréal-Sherbrooke, traversant une partie de Brome-Missisquoi, a été mis de l’avant par les trois principaux partis. Cela faciliterait le transport des marchandises et celui des personnes.

Le transport collectif a un impact positif sur les entreprises. La MRC de Brome-Missisquoi est déjà bien avancée dans cette réflexion.

PM : Je sens la volonté des trois partis venus me rencontrer (Bloc, conservateur et libéral) de travailler en collaboration avec les municipalités. Les différents paliers de gouvernement doivent travailler ensemble. Je rappellerai au prochain élu cet engagement de collaboration.

Quelle annonce lors de cette campagne est selon vous un « mauvais coup » ?

NG : Les promesses changent toujours quand le budget est annoncé. C’est important de ne pas abandonner les personnes à faible revenu [...] et de ne pas sous-estimer la crise climatique et son impact sur les populations vulnérables : toute crise a un impact plus grand sur les populations vulnérables, la Covid l’a démontré.

MAL : Je retiens l’annonce des libéraux de soutien aux garderies du Québec à hauteur de 6 milliards $. Même si on salue l’initiative, qui a par le passé permis de relancer l’économie du Québec avec la création des centres de la petite enfance (CPE), l’argent et le béton ne règleront pas le problème si on n’a pas d’éducatrices. Je suis jeune papa d’un bébé de 9 mois, et j’ai trouvé une place, je suis chanceux, seulement deux semaines avant mon retour au travail. Comment on fait pour valoriser la profession d’éducatrice ? C’est un enjeu économique.

PM : L’environnement n’a pas assez été mis de l’avant durant la campagne.