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«IL N’EST JAMAIS TROP TARD POUR FAIRE CE QU’ON AIME DANS LA VIE»

JEAN-FRANÇOIS GUILLET jean-francois.guillet@lavoixdelest.ca

Janic Benoit est mère de quatre enfants et épaule son conjoint dans la ferme laitière familiale. De belles réalisations en soi. La quarantenaire ne s’est toutefois pas arrêtée là, ajoutant une corde de plus à son arc en devenant infirmière auxiliaire. Faisant fi des nombreux obstacles sur son parcours, elle s’est dépassée pour atteindre son but. Pas question de se contenter de demi-mesure: elle a obtenu l’une des trois meilleures notes parmi près de 500 participants à l’examen de son ordre professionnel, rien de moins.

On parle souvent d’une grande remise en question qui vient au tournant de la quarantaine. Pour Janic Benoit, ce fut l’occasion de réaliser un rêve qui remonte à son enfance. « J’ai toujours été attirée par le domaine des soins de santé. Faire la différence pour les autres », confie-t-elle.

C’est donc sur un coup de tête, à quatre jours de la date butoir des inscriptions au Centre régional intégré de formation (CRIF) de Granby, qu’elle décide de faire le grand saut en amorçant les démarches pour devenir infirmière auxiliaire, au terme d’une formation de deux ans. « Les enfants vieillissent, dit la mère d’adolescents de 19, 17, 15 et 13 ans. Et avec la modernisation de la ferme, j’ai un peu moins besoin d’être présente. On peut presque tout contrôler à partir de notre cellulaire. Alors je me suis dit que c’était le bon moment pour faire quelque chose d’autre que j’aime. »

Il s’agit en fait d’une « troisième carrière » pour Janic Benoit. Elle a d’abord fait des études en techniques policières. « Mais, juste avant de me présenter à Nicolet, je suis arrivée sur les lieux d’un accident. Ça m’a traumatisée. J’ai décidé de m’orienter vers autre chose. » Elle a donc travaillé durant 15 ans dans une usine, où elle avait neuf employés sous sa charge en tant que chef de la sécurité. Elle s’est ensuite consacrée davantage au travail à la ferme familiale de Stanbridge East.

SUR SON X

Malgré les chambardements familiaux engendrés par le retour aux études de Janic Benoit, la maisonnée s’est bien acclimatée. « Je suis quelqu’un qui a de la drive. Quand j’entreprends quelque chose, je donne toujours mon 100 %. Les gens autour de moi ont très bien réagi, mon conjoint, les enfants. À 4 h 30 le matin, je travaille à la ferme. Ensuite, tout le monde se prépare. C’était même drôle de faire mon lunch en même temps que les enfants avant de partir pour mes cours », se remémore-t-elle.

Janic Benoit dit avoir adoré le contact avec ses professeurs et les autres étudiants au CRIF. Pas un instant elle n’a regretté son choix. « J’ai senti dès le début que j’étais à ma place. Chaque notion était importante. Je n’ai jamais pris ça à la légère. C’est important d’être une professionnelle dans mon domaine. »

Lorsque le jour J de l’examen final s’est présenté, elle était fin prête. « Je m’étais fait des résumés de tous mes cours. Je me suis établi un horaire pour me préparer. J’ai passé en revue tous mes manuels. J’ai pris ça très au sérieux. »

Elle ne se doutait toutefois pas qu’elle figurerait en haut du palmarès des meilleurs résultats. Son ordre professionnel lui a par ailleurs décerné une médaille de reconnaissance en ce sens. « Je ne suis pas le genre à vouloir attirer les regards vers moi. Je fais seulement ce que j’aime dans la vie », dit-elle avec humilité.

Janic Benoit travaille aujourd’hui en gériatrie au CHSLD de Cowansville. À 43 ans, elle est exactement où elle le souhaitait. « J’aime le contact avec les gens. Ce n’est pas un travail facile, mais j’adore ça. Je suis la preuve qu’il n’est jamais trop tard pour faire ce qu’on aime dans la vie. »

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2021-06-12T07:00:00.0000000Z

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