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LES DEMANDES D’AIDE ALIMENTAIRE À LA HAUSSE DANS LA RÉGION

NICOLAS T. PARENT nicolas.parent@lavoixdelest.ca

Le visage de la faim a bel et bien changé. Plusieurs organismes communautaires de la région, qui offrent entre autres de l’aide alimentaire, ont dû s’ajuster face à une hausse significative de demandes de la part de citoyens et de familles, en pleine pandémie.

Le Centre Marguerite Dubois, à Bromont, fait partie du nombre d’organisations qui offrent du soutien alimentaire aux gens vivant ce type d’insécurité. Son action se divise en différents volets, dont une friperie, une cuisine collective et d’autres services, comme du soutien et de l’accompagnement qui permet d’améliorer l’autonomie financière.

Depuis le début de la pandémie, le nombre hebdomadaire de paniers offerts par l’organisme a plus que quadruplé, passant de 20 à 90 appels pour du dépannage.

« La demande a augmenté considérablement, observe la directrice générale du centre, Valérie Marin. Aujourd’hui, on voit que ce nombre a diminué et nous offrons environ une soixantaine de paniers chaque semaine. Il faut préciser que le suivi psychosocial est aussi plus populaire qu’avant auprès de notre clientèle. »

Elle mentionne que l’organisme retrouve maintenant un brin de normalité, mais qu’elle a dû adapter ses services à l’arrivée de la pandémie. Au cours des derniers mois, Mme Marin et son équipe ont vu de nouveaux types de personnes au sein de la clientèle. On y retrouve des familles et des personnes seules, mais aussi des gens qui ont perdu leurs emplois et des travailleurs autonomes qui n’y arrivent tout simplement pas, malgré l’aide financière du gouvernement fédéral.

Même son de cloche du côté de Cowansville, où l’on retrouve le Centre d’action bénévole (CAB), situé sur la rue Principale, au presbytère Emmanuel. « Nous avons vécu des vagues de demandes. Je peux confirmer que, par moment, ces demandes ont augmenté de 30 % », dit Nathalia Guerrero Vélez, directrice générale du CAB de Cowansville, qui offre l’aide alimentaire, de l’accompagnement et du soutien psychologique auprès des personnes vivant de l’isolement, tels les aînés.

« Beaucoup de nouvelles personnes se sont présentées à nos locaux au cours des derniers mois. Nous sommes certains que des gens ont encore besoin de nos services, mais qui hésitent, car ils sont mal à l’aise ou ils ont peur du jugement. »

Parmi ces personnes, on retrouve entre autres des immigrants et des familles de classe moyenne.

D’ailleurs, la Chaire de recherche du Canada Approches communautaires et inégalités de santé (Chaire CACIS), en collaboration avec les Banques alimentaires du Québec, a publié les premières données de l’étude PARCOURS. Celle-ci révèle que 46 % des usagers d’organismes communautaires, recrutés juste avant la pandémie, étaient en situation d’insécurité alimentaire grave au moment d’utiliser pour la première fois le soutien à leur disposition.

Toujours selon la même étude, les trois quarts des nouveaux demandeurs d’aide alimentaire ont des revenus de moins de 20 000$. De plus, leur santé mentale et physique est, de manière significative, inférieure à celle de la population générale.

DES COMMUNAUTÉS MOBILISÉES

La pandémie aura sans doute éveillé des consciences. Du côté du Centre Marguerite Dubois, le nombre de bénévoles, de donateurs et de partenariats a considérablement augmenté. Plusieurs projets sont actuellement sur la table pour le bien des gens en besoin. Le centre est maintenant reconnu officiellement auprès du Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC). C’est donc dire qu’il a accès à un financement essentiel et souhaité. Son statut, à titre d’organisme, est changé.

« Nous avons reçu une aide très précieuse de la part de la communauté. Les restaurateurs se sont mobilisés, nous avons reçu l’appui de la Ville de Bromont et de plusieurs citoyens qui désiraient donner de leur temps. Cette année nous aura permis de nous faire connaître et d’avoir plus de crédibilité », mentionne Valérie Marin.

Le CAB de Cowansville a aussi vu le nombre d’épaules à sa roue augmenter. La directrice générale estime à 150 le nombre de bénévoles qui donnent de leur temps régulièrement. À ceux-ci s’ajoute une cinquantaine de citoyens qui s’impliquent occasionnellement ou de manière ponctuelle. « Il y a un élan de solidarité qui s’est enclenché au cours de la dernière année. Les gens sont intéressés et ont découvert le bénévolat», relève Nathalia Guerrero Vélez.

C’est sans compter les nombreux partenaires et donateurs qui se sont ajoutés ou qui continuent sans cesse de s’impliquer auprès d’une clientèle entre autres vulnérable et isolée.

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2021-06-12T07:00:00.0000000Z

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