LES ANIMAUX PLUTÔT QUE LA POUBELLE

Fidèle à sa philosophie zéro déchet, l’épicerie granbyenne de produits en vrac Orange Coco a décidé d’offrir ses fruits et légumes un peu amochés à l’animalerie située à proximité, sur la rue Principale.

C’est le genre d’histoire que l’on déguste un peu comme un apéro estival près du barbecue, le genre de nouvelle rafraîchissante dont notre monde anxiogène est toujours friand. Celle qui est relatée ici répondait à une logique bien établie dans la tête d’Isabelle Guilmain.

Pour la propriétaire, le gaspillage n’a pas sa place, en tout cas pas entre les murs du commerce tout de blanc vêtu dont elle assure la gestion. « On a toujours eu ça à coeur. La nourriture qui finit à la poubelle, on trouve ça triste. » Alors forcément, quand un aliment perd un peu de son magnétisme, qu’il devient moins sexy aux yeux du client — à l’image d’une laitue flétrie ou d’une pomme un tantinet cabossée — on songe à lui accorder une seconde vie, comme on accorderait à un condamné à mort une seconde chance.

FAIBLES QUANTITÉS

L’idée a germé avant la pandémie, de façon naturelle. « On avait une cliente qui travaillait à l’Animalerie de Granby. Elle achetait des produits de première qualité pour nourrir leurs animaux », raconte Isabelle Guilmain. Or, il se trouvait qu’Orange Coco disposait d’aliments un peu abîmés, mais encore consommables, qui ne trouvaient pas grâce aux yeux de leurs visiteurs malgré les 50 % de rabais accordés.

Avec l’essoufflement de la crise sanitaire, cette bonne vieille habitude de « recyclage » a repris le dessus. Cette semaine, quelques fruits et légumes ont été apportés à l’animalerie.

Pourquoi pas à des gens dans le besoin ? Isabelle Guilmain reconnaît que la question lui a été posée sur leur page Facebook, mais que les quantités disponibles sont insuffisantes pour intéresser des organismes de bienfaisance, « qui ne vont pas se déplacer pour une salade, deux carottes et une pomme », précise-t-elle.